Une cour d'appel de Rio de Janeiro a ordonné mercredi la réincarcération de l'ancien président brésilien Michel Temer, poursuivi pour corruption. Il avait déjà été détenu pendant quatre jours en mars.
Une cour d'appel de Rio de Janeiro a ordonné, mercredi 8 mai, le placement en détention de l'ancien président brésilien Michel Temer, poursuivi pour corruption. Cette décision est "exécutoire immédiatement", a indiqué à l'AFP un conseiller de la cour d'appel, qui a infirmé une décision de remise en liberté de l'ex-président rendue par un juge de première instance le 25 mars.
"C'est une surprise désagréable pour moi, mais je me livrerai volontairement demain", a réagi l'ex-chef de l'État mercredi soir devant sa maison à Sao Paulo. Il a toutefois estimé que la décision de le réincarcérer était "complètement erronée sur le plan juridique". "Il n'y a aucun fondement pour cette incarcération. Les juges disent eux-mêmes qu'il n'y a pas de risque" de fuite ou de destruction de preuves, a affirmé pour sa part l'avocat de Michel Temer, Eduardo Carnelos. "L'argument, c'est qu'il faut faire un exemple pour la société. Cette décision est une page triste de plus dans l'histoire récente de la justice brésilienne."
Michel Temer, qui a dirigé le Brésil de 2016 à 2018, avait déjà passé quatre jours en prison fin mars. Il est soupçonné par la justice d'être à la tête d'une "organisation criminelle" ayant détourné jusqu'à 1,8 milliard de réais (417 millions d'euros).
Cette enquête tentaculaire, lancée il y a exactement cinq ans, a mis au jour le plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil, autour de contrats du groupe public pétrolier Petrobras, avec des grands groupes du BTP.
Michel Temer, le successeur de Dilma Rousseff, avait pris la place de l’ancienne présidente après sa destitution. Lorsqu’il dirigeait le pays, ses alliés au Parlement avaient empêché les procédures judiciaires à son encontre. Après un mandat marqué par la récession et une impopularité record, il avait cédé la place au nouveau président Jair Bolsonaro le 1er janvier dernier.
Avec AFP