logo

Afghanistan : la "loya jirga" appelle à un cessez-le-feu "immédiat"

La loya jirga, une assemblée consultative afghane, s'est achevée vendredi à Kaboul, en appelant à un cessez-le-feu "immédiat et permanent dès le premier jour du ramadan". Une demande que les Taliban ont aussitôt implicitement rejetée.

La "loya jirga", vaste assemblée de hauts dignitaires afghans, s'est conclue vendredi 3 mai à Kaboul sur un appel à un cessez-le-feu "immédiat et permanent" en Afghanistan. Une demande que les Taliban ont aussitôt implicitement rejetée.

"Le gouvernement de la République islamique d'Afghanistan et le mouvement taliban doivent déclarer et appliquer un cessez-le-feu immédiat et permanent dès le premier jour du ramadan", affirme la résolution concluant cette assemblée, à laquelle participaient depuis lundi plus de 3 200 politiciens et responsables religieux.

Dans son discours de clôture, le président Ashraf Ghani s'est dit "prêt à mettre en œuvre l'exigence juste et légitime du peuple" d'un cessez-le-feu, mais a souligné que "cela ne peut se faire que d'un seul côté". "Si les talibans sont pleinement prêts pour le cessez-le-feu, alors nous pouvons parler des détails techniques", a-t-il lancé devant la grande assemblée.

Une offre déclinée par les Taliban

Mais ces derniers ont implicitement décliné l'offre dans un communiqué, se bornant à répondre que "les moudjahidines essaieront de ne pas infliger de pertes aux civils pendant et après le ramadan", qui devrait débuter dimanche ou lundi. Une réponse laconique qui devrait susciter une immense déception parmi la population afghane, comme au sein de l'assemblée.

Tous les participants avaient en mémoire le cessez-le-feu de trois jours observé en juin 2018 à la fin du ramadan. Des scènes sans précédent de fraternisation s'étaient alors déroulées entre la population, les insurgés et des membres de l'armée afghane.

Le président Ashraf Ghani a souhaité relancer cet espoir en appelant "les Taliban à se préparer à des négociations de paix à l'intérieur de l'Afghanistan" et "à ramener la paix chez eux".

"Il est temps de déposer les armes"

Dans leur communiqué, les Taliban ont indiqué être "occupés à discuter avec les États-Unis" dans des pourparlers séparés au Qatar. Mais "une fois qu'un accord aura été conclu avec eux, la prochaine étape sera de parler aux Afghans en Afghanistan", ont-ils promis.

"J'ai souligné aux Taliban que le peuple afghan, leurs frères et sœurs, souhaite la fin de cette guerre. Il est temps de déposer les armes, d'arrêter la violence et d'embrasser la paix", a souligné vendredi sur Twitter Zalmay Khalilzad, l'émissaire américain pour la paix.

Back in Doha for talks. In our opening session, I underscored to the Talibs that the Afghan people, who are their brothers & sisters, want this war to end. It is time to put down arms, stop the violence, & embrace peace. https://t.co/uTLDQMZQET pic.twitter.com/db70zXOcUk

  U.S. Special Representative Zalmay Khalilzad (@US4AfghanPeace) 2 mai 2019

Une résolution en 23 points

L'envoyé spécial "devrait oublier l'idée que nous déposerons les armes", lui a rétorqué sur le même réseau social, le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid.

Parmi les 23 points de la résolution finale de la "loya jirga", censée définir les limites d'un accord de paix, sont également évoqués "un calendrier de retrait des troupes de l'Otan", la préservation de la Constitution et de "tous les droits des Afghans, y compris les droits des femmes", ou encore un échange de prisonniers.

Avec AFP