Atteint d'un cancer en phase terminale, l'auteur de l'attentat de Lockerbie a été admis dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital de Tripoli. Condamné à la perpétuité, le Libyen a été libéré le 20 août pour raisons médicales.
AFP - Le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, condamné à la prison à vie pour l'attentat de Lockerbie et dont la libération par l'Ecosse pour raisons de santé a suscité une vive controverse, se trouvait mercredi en soins intensifs dans un hôpital de Tripoli, selon un responsable libyen.
Abdelbaset al-Megrahi, qui souffre d'un cancer en phase terminale, se trouve "depuis trois jours en soins intensifs dans un hôpital de Tripoli", a indiqué à l'AFP ce responsable, sans plus de détails.
"Son état est critique. Il subit des séances de chimiothérapie", selon un de ses proches qui précise que "même sa famille est interdite de visite, sur ordre des médecins".
M. Megrahi se trouve dans la section des maladies cancéreuses au Centre médical de Tripoli, a précisé une source au sein des services de sécurité à un journaliste de l'AFP sur place.
Des policiers en civil empêchaient aux visiteurs l'accès à la section des maladies cancéreuses, tandis qu'une barrière de sécurité a été dressée à proximité pour fermer la route, d'après ce journaliste.
Abdelbaset al-Megrahi, 57 ans, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale et qui n'aurait plus que trois mois à vivre, a été remis en liberté par l'Ecosse pour raisons de santé. Il avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie (270 morts).
M. Megrahi, seul condamné dans cet attentat, a toujours clamé son innocence. En 2003, la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat puis a payé 2,7 milliards de dollars en guise d'indemnisation aux familles des victimes.
Sa libération pour raisons médicales par l'Ecosse le 20 août a suscité une vive controverse, en particulier aux Etats-Unis d'où sont originaires la majorité des 270 victimes. Il avait en outre reçu un accueil triomphal à Tripoli.
La Libye avait célébré sa libération comme une victoire et affirmé qu'elle était au coeur de contrats commerciaux conclus avec la Grande-Bretagne.
Le gouvernement britannique a démenti mercredi que cette libération eut été motivée par des intérêts pétroliers, reconnaissant cependant qu'il ne voulait pas qu'Abdelbaset al-Megrahi meure en prison.
"Il n'y a pas eu de conspiration, de camouflage, de double jeu, d'accord sur le pétrole, de tentative d'influencer les ministres écossais", a déclaré le Premier ministre Gordon Brown au cours d'une conférence à Birmingham (centre).
La remise en liberté d'al-Megrahi était dans "les intérêts nationaux du Royaume-Uni", a-t-il expliqué, citant les décisions de Tripoli de mettre un terme à son programme d'armes de destruction massive et de coopérer dans la lutte contre le terrorisme.
Londres "ne voulait pas" qu'al-Megrahi "meure en prison", a de son côté affirmé le secrétaire au Foreign Office, David Miliband.
Mercredi, le sujet était en outre de retour devant le Parlement d'Edimbourg, où le ministre écossais à la Justice, Kenny MacAskill, a dû une nouvelle fois défendre devant les députés sa décision de libérer al-Megrahi.