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"Les réseaux sociaux corrompent-ils la démocratie ?"

Dans la presse, ce mardi 23 avril, le deuil et les questions de Sri-Lankais, après les attentats du dimanche de Pâques, qui ont fait au moins 310 morts, les commentaires américains sur la décision du gouvernement sri-lankais de bloquer les réseaux sociaux, et sur l'élection de Volodymyr Zelensky à la présidentielle en Ukraine, une élection évidemment très commentée aussi en Russie.

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Dans la presse, ce mardi matin, le deuil et les questions des Sri-Lankais, après les attaques de dimanche, dont le bilan a été alourdi une nouvelle fois, passant à 310 morts, au moins.

"En souvenir de tous ceux qui ont perdu la vie le 21 avril" – The Daily Mirror est en deuil. "Sommes-nous en train de revenir à l'horrible période de la guerre civile ?", s'alarme le journal, qui évoque "la douloureuse histoire" du Sri Lanka, confronté, jusqu'en 2009, au "conflit et à la polarisation", et demande à ses compatriotes de "tendre la main" à la communauté musulmane, inquiète d'un possible "retour de bâton" après les attaques. Ces inquiétudes sont provoquées par les accusations du gouvernement, qui met en cause un groupe islamiste local, le Tawheed Jamaat, possiblement soutenu par un ou des groupes étrangers. The Guardian affirme que le pays "avait été prévenu d'un risque d'attentats il y a deux semaines". Selon le quotidien britannique, un porte-parole du gouvernement a reconnu que les services de renseignement avaient sonné l'alerte, le 9 avril, sur l'existence d'une menace terroriste, et même livré les noms de certains responsables présumés des attaques de dimanche. Pourquoi les autorités sri-lankaises ont-elles été incapables d'empêcher les attaques ? "Le Sri Lanka cherche désespérément des réponses", annonce The Independent, un autre quotidien britannique.

Le gouvernement sri-lankais a immédiatement annoncé, dès le début des attaques, le blocage des réseaux sociaux – une décision très commentée par la presse américaine. Colombo a fait savoir que ce blocage serait maintenu jusqu'à la fin des investigations, de façon à éviter la diffusion de fausses informations et la propagation de discours de haine. Cette décision n'est pas une première au Sri Lanka, d'après The Washington Post, qui rapporte que le pays avait déjà pris cette mesure en mars 2018, lorsque des émeutes contre la communauté musulmane avaient éclaté. Cette fois, estime le quotidien, le blocage des réseaux sociaux par le Sri Lanka, serait aussi "l'illustration d'un mécontentement global contre la Silicon Valley", berceau de Facebook et autres Twitter. "Alors que ces réseaux sociaux avaient contribué à l'épanouissement arabe il y a dix ans, ils apparaissent désormais comme une force qui peut corrompre la démocratie autant qu'elle peut la promouvoir, répandre la désinformation auprès de millions de personnes, et alimenter les violences ethniques avant que les autorités puissent faire quoi que ce soit pour les arrêter", note The Washington Post.

Les États-Unis observent aussi avec attention les premiers pas du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Le dessinateur Mike Thompson ironise sur les critiques, aux États-Unis et ailleurs, sur le manque d'expérience politique de cet ancien comédien. "Une célébrité de la télé sans qualification élue président", réagit un journal. Ce à quoi un électeur ukrainien réplique en demandant si les journalistes occidentaux "se souviennent de l'époque où les Ukrainiens aspiraient à une démocratie sur le modèle américain" – allusion bien sûr à la carrière passée de l'actuel patron de la Maison-Blanche, Donald Trump. Un dessin publié par USA Today. Foreign Policy s'interroge : "De Zelensky et Poutine, qui rit à présent ?". La revue peine à répondre à sa propre question, étant donné les "signaux contradictoires" envoyés, selon elle, par le nouveau président ukrainien, qui a annoncé à la fois vouloir "donner un nouveau départ" aux relations entre Moscou et Kiev, pour en finir avec le conflit dans l'est de l'Ukraine, et affirmé sa volonté d'organiser un référendum sur l'adhésion à l'UE et à l'Otan, ce qui ne manquera pas de "faire enrager le Kremlin", selon Foreign Policy.

À en croire The Moscow Times, l'élection de Zelensky satisferait en même temps l'opposition russe et le Kremlin, "pour des raisons différentes", parce que le Kremlin serait soulagé d'en finir avec le président sortant Petro Poroschenko, accusé d'intransigeance à l'égard de la Russie, et dont le départ soulagerait "immensément" Moscou. L'opposition russe, elle, verrait d'un bon œil l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle figure politique en Ukraine, signe de sa bonne santé démocratique, contrairement à ce qui se passe dans d'autres anciennes républiques soviétiques – comme l'a souligné l'opposant Alexeï Navalny, qui s'est vu empêcher de participer à la présidentielle de l'année dernière en Russie, et s'est réjoui de l'élection de Volodymyr Zlensky.

On ne se quitte pas là-dessus. À la rubrique "spéculations", toujours, quoique dans un tout autre registre, le Huffington Post se demande si nos enfants décideront un jour de nous traîner devant les tribunaux, pour avoir posté des photos d'eux sur les réseaux sociaux sans leur accord. Un risque auquel pourraient s'exposer les "sharenters", les parents qui partagent des clichés de leur progéniture avec tout le monde, y compris de parfais inconnus, mais évidemment pas ceux qui refusent totalement de le faire...

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