Le président du Conseil constitutionnel algérien, Tayeb Belaiz, l'une des principales figures du régime visées par les contestataires, a démissionné mardi, selon la télévision nationale.
Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel algérien, l'une des principales figures du régime dont les manifestants réclamaient le départ, a présenté sa démission mardi 16 avril, rapporte la télévision nationale.
Tayeb Belaiz, un fidèle d'Abdelaziz Bouteflika, "a prévenu" le Conseil constitutionnel "qu'il avait présenté sa démission (...) au chef de l'État par intérim Abdelkader Bensalah", selon la télévision.
Le Conseil constitutionnel est notamment chargé de valider les candidatures à la présidentielle fixée au 4 juillet pour élire un successeur au président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika et de veiller à la régularité des opérations de vote.
Le président du Conseil constitutionnel est notamment chargé par la Constitution d'assurer l'intérim à la tête de l'État, en cas de démission d'Abdelkader Bensalah.
Ancien magistrat, ministre de façon quasi ininterrompue durant 16 ans, Tayeb Belaiz, 70 ans, avait été nommé le 10 février à la tête du Conseil constitutionnel par le président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika pour remplacer Mourad Medelci, décédé.
"Dégage, dégage"
Les étudiants qui manifestaient par dizaines de milliers mardi à Alger et dans plusieurs autres villes, ont réagi en scandant "Dégage, dégage".
#Alger 12h40
Les étudiants algériens célèbrent la démission du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz
Sans doute le plus imposant de tous les mardis #Alger pic.twitter.com/teVTebnnNU
Les contestataires, qui ont obtenu début avril le départ de Bouteflika après 20 ans de règne, réclamaient désormais notamment le départ des "3 B": le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bédoui, et Tayeb Belaiz.
Le premier B est tombe #Belaiz #Dilem #algerie #hirak #يتنحاو_ڨاع pic.twitter.com/13HreSvsH6
Billel Maanane (@MaananeBillel) 16 avril 2019Cette démission intervient au 1er jour d'une révision exceptionnelle des listes électorales, qui doit durer une semaine, dans la perspective de la présidentielle du 4 juillet. Des magistrats et des maires ont d'ores et déjà indiqué qu'ils boycotteraient la supervision de cette étape, importante avant l'organisation du scrutin.
Pour les contestataires algériens, le maintien à la tête de l'Etat des structures et personnalités issues du "système" mis en place par Abdelaziz Bouteflika ne permettent pas de garantir un scrutin libre et équitable pour élire son successeur.
Avec AFP