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"Sauver ce qui pouvait l’être" : le récit de la mise à l’abri des objets précieux de Notre-Dame

Un trésor mobilier, entre peintures et reliques historiques, se trouvait à Notre-Dame. Certaines pièces ont été temporairement mises à l’abri à l’Hôtel de Ville. D’autres seront mises en sécurité au Louvre, où elles seront si nécessaire restaurées.

Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris n’a pas seulement mis en péril le joyau gothique, vieux de plus de huit siècles. Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 avril, outre la lutte contre les flammes abîmant l’édifice, il a fallu immédiatement se soucier du mobilier inestimable menacé par le sinistre.

"Sauver ce qui pouvait l’être" : le récit de la mise à l’abri des objets précieux de Notre-Dame

Le ministre de la Culture, Franck Riester, a détaillé mardi matin la procédure visant à sauver les œuvres d'art. Les plus précieuses d’entre elles, dont la couronne d’épines relique de la Passion du Christ, et la tunique de Saint-Louis, ont été mises dès hier soir en sécurité à l’Hôtel de Ville de Paris. Dans une salle sombre et fraîche, dans laquelle France 24 a pu pénétrer, prie-Dieu, fauteuils et candélabres sauvés des flammes , sont conservés, à l’abri des regards. Le reste du trésor sera mis à l'abri au Louvre, "dès aujourd'hui ou demain".

"C’était très émouvant"

"C’est ce qui a pu être sauvé de l’intérieur de Notre-D ame , et qui a été acheminé sous la responsabilité de l’ É tat et des conservateurs du patrimoine", a expliqué Christophe Girard, adjoint à la culture de la Ville de Paris . "Ce sont les agents de la ville qui ont fait des navettes pour transporter ces objets précieux entre 23 h et minuit cette nuit. C’était très émouvant", a raconté l’élu, pour qui "le pire a été évité".

"Lors de cette évacuation, il y avait sur place la maire de Paris, Anne Hidalgo, et monseigneur Chauvet [le recteur de la cathédrale], ainsi que des habitants qui protégeaient et retenaient les curieux de manière à ce que ce travail puisse se faire et que l’on  puisse sauver ce qui pouvait l’être très rapidement", a-t-il encore détaillé.

La couronne d'épines, à l’abri dans un coffre de l’Hôtel de ville, était présentée chaque premier vendredi du mois et pour le Vendredi Saint, que les chrétiens célèbrent dans trois jours. Ariel Weil, maire du 4e arrondissement de Paris, a aussi confirmé que du mobilier non transportable, comme certains grands tableaux, était resté à l’intérieur de la cathédrale, sans faire de commentaire sur l’état de ce patrimoine.

Les grandes peintures au Louvre

"La préoccupation principale (...), c'est la sûreté et la sécurité bâtimentaire", avait, de son côté, indiqué le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez , présent sur le parvis de Notre-Dame plus tôt dans la matinée. Des vulnérabilités ont été identifiées au niveau de la voûte et d'un pignon du transept Nord qui doit être sécurisé.

"Les travaux de sécurisation à l'intérieur de Notre-Dame de Paris vont durer environ 48 heures, ce qui permettra, à l'issue, aux sapeurs-pompiers d'entrer à l'intérieur avec les personnels du ministère de la Culture pour récupérer les œuvres dont une grande partie n'a pas été endommagée", a précisé Laurent Nuñez.

"En ce qui concerne les grandes peintures, notamment les Mays de Notre-Dame [ grands tableaux peints entre 1630 et 1707 en l'honneur de la la Vierge Marie, NDLR], celles-ci pourront être retirées de Notre-Dame à partir, vraisemblablement, de vendredi matin", a affirmé le ministre de la Culture, précisant que les dommages sur ces dernières étaient liées aux fumées. "Nous allons les transporter en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifiées et où elles seront protégées, conservées, puis restaurées", a-t-il précisé.

Il sera alors temps d'évaluer plus précisément l'ampleur des dégâts.