Profitant d'un climat plus humide, les 3 600 pompiers qui luttent contre l'incendie qui s'est déclaré dans la forêt d'Angeles ont commencé à gagner du terrain sur le brasier, mardi. Les flammes ont détruit plus de 51 000 ha de végétation.
REUTERS - Les quelque 3.600 pompiers qui sont aux prises depuis une semaine avec un vaste de feu de forêt sur les hauteurs de Los Angeles ont profité mardi de l'humidité pour gagner du terrain et mettre des habitations à l'abri des flammes.
L'incendie, qui s'est déclaré mercredi dernier, a déjà parcouru plus de 51.000 hectares de végétation dans les montagnes escarpées de San Gabriel et dans la Forêt nationale de Los Angeles, en amont des collines très peuplées qui surplombent la mégapole californienne.
Au moins 62 de ces propriétés situées à environ 25 km au nord du centre-ville ont été détruites par les flammes.
La lutte contre cet incendie a déjà coûté 14 millions de dollars, ce qui constitue un motif d'inquiétude pour l'Etat de Californie, très endetté et durement frappé par la crise.
Une reprise de feu sur la bordure sud-ouest de l'incendie menaçait mardi les communes de Sunland et Tujunga, situées à l'extrémité de la ville de Los Angeles.
Les commandants des pompiers ont estimé qu'il faudrait sans doute deux semaines encore pour contenir l'intégralité du
sinistre, dont un cinquième était maîtrisé mardi en fin de journée.
La progression de l'incendie s'est nettement ralenti mais le commandant des pompiers, Mike Dietrich, a prévenu qu'il était toujours capable de causer des destructions importantes.
"Si j'étais dans un match de boxe je dirais qu'aujourd'hui, nous sommes à égalité. Ce feu encore un grand potentiel et c'est un très gros animal que nous avons là", a-t-il dit.
Des progrès substantiels ont néanmois été réalisés dans la journée de mardi, a souligné l'officier.
"La météo nous a aidés. C'est sûr, je ne crois pas que nous ayons totalement inversé la tendance. Le feu a diminué mais
(...) cela pourrait encore être un incendie très violent."
L'ouragan Jimena, qui est arrivé dans cette région mardi, pourrait contribuer à accroître l'humidité de l'air qui a servi le travail des pompiers. Des orages sont en revanche redoutés, qui pourraient embraser des broussailles.
LE BUDGET SOUFFRE AUSSI
Sur les 12.000 constructions jugées en danger, 62 ont été réduites en cendres. Le Mont Wilson, centre névralgique des
télécommunications dans la région de Los Angeles, où se trouve en outre un observatoire historique.
Mais l'incendie s'est fait moins intense au sommet et les pompiers ont pu s'y engager à nouveau mardi dès l'aube, plusieurs jours après avoir quitté la zone de peur d'être pris au piège.
Deux pompiers ont péri dimanche dans la forêt nationale lorsqu'ils se sont retrouvés encerclés par les flammes. Plusieurs autres ont tenté de leur venir en aide et souffraient de blessures mineures.
Au moins trois civils ont également été blessés, dont deux ont été grièvement brûlés. Ils ont été piégés par les flammes
après avoir ignoré les ordres d'évacuation.
La police continuait à évacuer les zones résidentielles mardi d'autant que, malgré les progrès observés, les pompiers doivent encore lutter "pied à pied" avec les flammes, a dit le commandant Dietrich.
L'origine de l'incendie, elle, reste inconnue pour l'heure mais ses conséquences en termes financiers sont redoutées par les autorités de Californie.
La lutte contre les divers incendies qui se sont déclarés récemment a déjà contraint l'Etat à engager plus de la moitié des 186 millions de dollars de budget d'urgence annuel prévu à cet effet, alors que la saison des incendies débute à peine et que l'année fiscale n'a commencé que depuis deux mois.
Le déficit grandissant de la Californie et la chute des recettes imputée à la crise économique ont provoqué le report du renouvellement pourtant nécessaire des équipements des pompiers.
Le financement des opérations anti-incendies s'est élevé à près de 500 millions de dollars l'année dernière et les services de pompiers s'attend à devoir piocher prochainement dans une réserve de 500 millions constituée grâce à des coupes dans les services sociaux.
Obligée de réduire drastiquement ses dépenses, la Californie envisage en outre de libérer au moins 27.000 détenus jugés peu dangereux, décision qui s'avérerait problématique pour les pompiers, qui comptent beaucoup sur ces détenus qui constituent une main d'oeuvre de réserve payée un dollar de l'heure en échange de remises de peine ultérieures.