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L'Imprimerie nationale au cœur d'une enquête pour corruption

L'Imprimerie nationale, chargée de fabriquer des documents officiels (cartes d'identité, passeports, etc.), fait l'objet d'une information judiciaire pour "corruption d'agent public" dans l'attribution de plusieurs marchés à l'étranger.

AFP - Une information judiciaire contre X pour "corruption d'agent public" notamment a été ouverte dans le cadre d'une enquête sur l'Imprimerie nationale, soupçonnée de corruption dans l'attribution de marchés à l'étranger, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

Selon la même source, cette information judiciaire, ouverte début juillet également pour "abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux", a été confiée à la juge d'instruction Françoise Desset, confirmant une information du Parisien.

Elle vise les conditions d'obtention de marchés à l'étranger par l'Imprimerie nationale, qui fabrique des documents officiels comme les cartes d'identité et les nouveaux passeports biométriques.

L'Imprimerie est soupçonnée d'avoir obtenu des marchés en Roumanie, en Géorgie, en Syrie et au Sénégal en échange du versement de pots de vin qui s'élèveraient à plusieurs centaines de milliers d'euros, selon la même source.

Le siège parisien de l'Imprimerie nationale a été perquisitionné les 14 et 22 janvier dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des soupçons de corruption dans l'attribution d'un marché en Roumanie, ouverte en 2008 par le parquet de Paris.

Les policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif), en charge de cette enquête préliminaire, avaient perquisitionné le siège de l'Imprimerie nationale au début de l'année, les 14 et 22 janvier.

Les enquêteurs s'intéressaient particulièrement à l'époque à un contrat de dématérialisation des procédures fiscales passé avec la Roumanie en 2001 et 2002.

Lors d'un point de presse mardi après-midi à Paris, le secrétaire général de l'Imprimerie nationale Antoine Paoli s'est déclaré "confiant sur le fait qu'aucun salarié de l'Imprimerie Nationale n'a perçu indûment de l'argent dans cette affaire".

"Mais seul l'accès au dossier, que nous n'avons pas pour l'instant, nous permettra de savoir ce qu'il en est", a-t-il ajouté.

En janvier, M. Paoli avait dit à l'AFP que "des défaillances dans (leurs) procédures" avaient été identifiées mais qu'ensuite "le niveau des procédures de contrôle (au sein de l'entreprise) (avait) été relevé".

Il a ajouté mardi que "le point de départ de l'affaire a été un audit commandé par l'Imprimerie Nationale sur son activité export à un cabinet indépendant". L'audit, qui a été transmis au procureur de la République, a relevé des irrégularités et a été "la base de l'enquête", a dit M. Paoli.

Dans une lettre ouverte au personnel diffusée mardi le nouveau PDG de l'Imprimerie nationale, Didier Trutt, qui a été nommé le 24 août, a affirmé "ne pas pouvoir penser un seul instant que l'entreprise ait pu cautionner des actes en relation avec les chefs d'instruction".

"La procédure d'instruction judiciaire va suivre son cours. Je vous affirme mon intention de coopérer pleinement avec la justice et de travailler avec elle en toute transparence",  ajoute la lettre.