Les bureaux de vote ont ouvert en Israël, mardi, pour des législatives qui détermineront le prochain Premier ministre du pays. Benjamin Netanyahou pourra-t-il se maintenir au pouvoir ? Voici ce qui devrait influer sur le choix des électeurs.
Benjamin Netanyahou pourra-t-il rempiler à la tête du gouvernement israélien ? Son sort devrait être scellé mardi 9 avril. Les Israéliens élisent leur Parlement, au sein duquel sera choisi leur prochain Premier ministre. Passage en revue des enjeux de cette élection.
Netanyahou et les affaires
Aux grands enjeux habituels – la paix avec les Palestiniens, la sécurité, le coût de la vie – s'en est ajouté un autre : reconduire ou non le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahou, qui va au-devant d'une inculpation pour corruption après les élections. Dire oui, c'est prendre le risque d'un chef de gouvernement devant se partager entre les contraintes sécuritaires et économiques, et les audiences au tribunal.
Benjamin Netanyahou clame son innocence et dénonce une "chasse aux sorcières". Son principal concurrent, le général Benny Gantz, à la tête de la liste centriste Bleu-blanc, promet de mettre fin à la corruption des années Netanyahou.
La sécurité
Dans un contexte régional qui lui est peu favorable, Israël reste confronté aux menaces, notamment du Hamas à Gaza, du Hezbollah au Liban, ou de l'Iran. Les Israéliens sont soucieux de placer leur sort entre les mains de la personnalité la mieux à même de les protéger. Avec la liste du Likoud, Benjamin Netanyahou entretient son image d'homme fort. Il présente Benny Gantz et ses alliés comme un agglomérat de gauchistes et de faibles.
Bleu-blanc fait parler les faits : un ancien chef d'état-major à sa tête, deux autres anciens commandants des armées aux troisème et quatrième place de la liste. Le numéro deux de la liste travailliste est aussi un général.
Un État palestinien ?
Le conflit ou la paix avec les Palestiniens demeure un sujet important dans la vie politique israélienne, même s'il n'apparaît pas en tête des préoccupations des électeurs. Benjamin Netanyahou a depuis longtemps cessé d'affirmer son adhésion à la solution dite "à deux États", impliquant la création d'un État palestinien.
Samedi soir, il a affirmé qu'il commencerait à annexer les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, s'il était reconduit à son poste. Une telle annexion sonnerait le glas de la solution à deux États.
Benny Gantz a dénoncé ces propos comme "irresponsables". Il se prononce pour un accord de paix bénéficiant d'un soutien régional et international, tout en énonçant certains principes, comme le maintien de la souveraineté israélienne sur Jérusalem, le maintien des grands blocs de colonies en Cisjordanie occupée, et le maintien du contrôle israélien de la sécurité dans la vallée du Jourdain, dont une bonne partie se trouve en Cisjordanie.
Le programme de la liste Bleu-blanc préconise une "séparation" avec les Palestiniens, sans évoquer la "solution à deux États".
Coût de la vie
Un récent sondage du cercle de réflexion Institut pour la démocratie en Israël indique que, pour un quart des Israéliens, la principale considération au moment de voter sera la position de chacun sur les questions socio-économiques.
Bien que l'État hébreu connaisse un chômage très bas, une inflation quasi-inexistante et une croissance qui fait l'envie de nombreux pays occidentaux, plus de 20 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté.
Israël est connu pour la cherté de la vie, et le prix du logement est un souci partagé. Le manque de lits dans les hôpitaux publics et l'augmentation des prix de certains produits de base ont aussi fait récemment l'actualité. Malgré les promesses réitérées par les candidats à chaque campagne électorale, les Israéliens se plaignent de ne guère voir de changement dans ce domaine.
Avec AFP