Alors que le Venezuela est une fois de plus plongé dans le noir à la suite d'une nouvelle coupure de courant géante, la tension s'est accrue mardi à cause de la récente arrivée de soldats russes à Caracas.
La présence de troupes russes au Venezuela a provoqué mardi 26 mars de nombreuses réactions, alors que le pays était à nouveau plongé dans le noir à cause d’une nouvelle coupure de courant géante.
"Il semble que [le gouvernement de Nicolas Maduro] n'ait pas confiance en ses propres militaires, car il les fait venir de l'étranger […]. Ils violent à nouveau la Constitution", a déclaré l’opposant et président auto-proclamé Juan Guaido devant le Parlement.
La majorité parlementaire "a rejeté à l'unanimité la présence de militaires russes au Venezuela […], qualifiée d'ingérence à la souveraineté nationale qui viole la Constitution de manière flagrante", a ensuite indiqué l'institution dans un communiqué. Selon la loi, le Parlement a son mot à dire pour toute mission militaire étrangère sur le sol vénézuélien.
Deux avions russes transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel, "dans le cadre de la coopération technique et militaire" avec le Venezuela, sont arrivés à Caracas, a annoncé dimanche l'agence russe Sputnik. La nouvelle a donné lieu à une passe d'armes lundi entre Washington et Moscou.
Mardi, le ministère des Affaires étrangères russe a souligné que l'envoi de ces militaires avait été établi "dans le cadre de la loi" vénézuélienne. La Russie "est en train de renforcer sa coopération avec le Venezuela en accord avec la Constitution de ce pays et dans le cadre de la loi", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le groupe de Lima, composé de treize pays latino-américains et du Canada, a fait part de sa "préoccupation" concernant la présence de troupes russes et a "condamné toute provocation".
Les administrations fermées jusqu'à mercredi soir
Pendant ce temps-là, le pays était toujours plongé dans le noir depuis lundi après-midi, à cause d’une nouvelle gigantesque panne de courant. Le gouvernement a dû prolonger jusqu'à mercredi soir la fermeture des établissements éducatifs et des administrations.
Mardi après-midi, le président Maduro a dénoncé sur Twitter un "incendie de grande envergure" visant la centrale de Guri, dans le sud du pays, qui fournit environ 80 % de l'électricité du Venezuela (30 millions d'habitants), et provoqué selon lui par des "terroristes" afin de "déstabiliser" son gouvernement.
Une version officielle rejetée devant le Parlement par Juan Guaido. "Il n'y a aucune explication sensée, crédible […], ce n'est plus une cyber-attaque ou une impulsion électromagnétique, à présent c'est un sabotage, alors que l'armée garde chacune des installations électriques."
À Caracas et dans de nombreuses villes du pays, les rues étaient en grande partie vides et les magasins fermés. Dans la capitale, de très rares bus circulaient et les stations de métro étaient fermées, a constaté l’AFP. Mardi, la panne touchait 21 des 23 États du pays, selon des utilisateurs des réseaux sociaux faisant état de la situation chez eux. Le gouvernement ne communique pas sur l'ampleur de la panne.
Avec AFP