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Décès de bébés dans une maternité de Tunis, "la catastrophe de trop"

En Tunisie, la population est sous le choc après la mort de 12 nouveaux-nés dans un grand hôpital public de Tunis. La cause de ces décès serait une infection nosocomiale, selon la nouvelle ministre de la Santé.

L'enquête se poursuit en Tunisie, après le décès de 12 nouveaux-nés entre le jeudi 7 et le vendredi 8 mars dans la maternité de Rabta, à Tunis. Un douzième bébé est mort ce week-end. Selon les premiers éléments, il s'agirait d'une infection nosocomiale.

Au lendemain de la démission du ministre de la Santé Abderraouf Cherif, sa remplaçante par intérim Sonia Ben Cheikh a donné lundi 11 mars une conférence de presse. "Elle a bien confirmé qu'une infection nosocomiale aurait tué ces nouveaux-nés. On ne sait pas encore à quel moment elle se serait déclenchée et si cela est un problème de stérilité de la chambre dans laquelle s’est déroulée l’alimentation par injection de ces nourrissons", explique Lilia Blaise, la correspondante de France 24 en Tunisie.

Des échantillons prélevés dans la maternité ont été envoyés à plusieurs laboratoires d’analyses afin de croiser les résultats.

"Les problèmes du secteur de la santé publique"

Depuis l'annonce de ces décès, la polémique enfle en Tunisie. "C’est une vraie crise prise au sérieux par le gouvernement, mais aussi par la profession médicale qui dénonce depuis plusieurs années les problèmes du secteur de la santé publique en Tunisie, les défaillances, le surendettement, les mauvaises conditions de travail ou encore le manque de matériel. Beaucoup de médecins disent que c’est la catastrophe de trop", souligne Lilia Blaise.

Le système public de santé tunisien, autrefois fleuron du pays, a été mis à mal par des problèmes de gestion et de financement, qui ont mené à une dégradation générale, avec des pénuries récurrentes de médicaments ces derniers temps.