Plusieurs voix au sein de la droite européenne ont appelé, vendredi, à sanctionner le Premier ministre hongrois Viktor Orban. À trois mois des élections européennes, l'hypothèse de son exclusion du groupe de droite au Parlement européen se renforce.
Le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban se trouve de plus en plus acculé au sein de sa formation politique au Parlement européen. Les appels à le sanctionner se multiplient, vendredi 1er mars, au sein du Parti populaire européen (PPE).
"Toutes les options sont sur la table. Nous sommes actuellement en train d'en parler au sein du PPE", a affirmé Manfred Weber, chef de file du groupe de droite pour les élections européennes, à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
"Au moins huit partis (appartenant au PPE) ont manifesté leur intention de lancer le processus de sanction contre Orban mais les lettres signées ne sont pas toutes arrivées à ce jour", a indiqué à l'AFP une source proche de la direction du PPE.
Le Premier ministre hongrois a mis le feu aux poudres il y a dix jours en lançant une virulente campagne contre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker – membre comme lui du PPE, la formation la plus importante au sein du Parlement européen –, en accusant Bruxelles de soutenir l'immigration.
"Avec (ses) déclarations et sa campagne d'affichage, Viktor Orban a considérablement nui au PPE. C'est pour cette raison que j'attends de lui qu'il s'excuse et cesse cette action", a expliqué Manfred Weber, membre de la CSU, le parti frère bavarois de la CDU de la chancelière Angela Merkel.
Campagne de dénigrement contre Jean-Claude Juncker
"La campagne du gouvernement hongrois déforme la vérité et cherche à peindre une sombre photo d'un complot visant à accroître la migration vers l'Europe. La vérité, c'est qu'il n'y a pas de complot. Les affirmations du gouvernement hongrois sont, au pire, carrément incorrectes sur le plan factuel ou, au mieux, très trompeuses", a affirmé jeudi sur les réseaux sociaux la Commission, dans un argumentaire en réponse aux accusations proférées par le gouvernement hongrois.
Aussitôt annoncés, aussitôt placardés, les visuels de la nouvelle campagne choc du gouvernement de Viktor #Orban qui s'en prend directement à Jean-Claude Juncker à trois mois des Européennes ont fait leur apparition mercredi dans les rues de Budapest ????@afpattila #AFP pic.twitter.com/b2UbjfXXLC
Sophie Makris (@samakris) 20 février 2019Le parti finlandais Kokoomus, les partis suédois des Chrétiens-démocrates et Nya Moderaterna, les chrétiens-démocrates belges (le CDV flamand et le CDH francophone) ainsi que le Parti populaire chrétien-social luxembourgeois (CSV) ont clairement indiqué qu'ils voulaient une exclusion du Fidesz-Union civique hongroise, présidé par Viktor Orban.
Jean-Claude Juncker s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de cette mesure, mais Manfred Weber est contre.
Pour déclencher la procédure d'exclusion d'un parti du PPE, il faut que sept partis issus d'au moins cinq pays en fassent formellement la demande.
La date limite tombe vendredi 1er mars pour inscrire cette question à l'ordre du jour de l'Assemblée politique du PPE, prévue le 20 mars.
Avec AFP