
Le président français a pressé mercredi les Britanniques de "faire des choix" concernant le Brexit, se disant ouvert à une demande de report "si elle est justifiée". À Londres, le Parlement a appuyé la nouvelle stratégie de Theresa May.
Les tergiversations des dirigeants du Royaume-Uni sur le Brexit agacent de plus en plus leurs homologues européens. Le président français Emmanuel Macron, notamment, a estimé, mercredi 27 février, que le moment était "venu pour les Britanniques de faire des choix" un mois avant la date prévue du Brexit, se disant disposé à examiner une demande de report de la part de Londres "si elle est justifiée".
"L'accord de retrait ne peut être renégocié", a déclaré le président français après avoir accueilli la chancelière allemande Angela Merkel à l'Élysée. Mais "si les Britanniques ont besoin de davantage de temps, nous pourrons examiner une demande d'extension", a-t-il ajouté, "si elle est justifiée".
Le Parlement appuie la nouvelle stratégie de May
Mercredi soir, la motion proposée par la Première ministre britannique Theresa May, proposant de prolonger les pourparlers avec Bruxelles, tout en proposant un mécanisme de report de la date du divorce en cas d'échec des discussions, a été acceptée par les députés britanniques.
Selon ce plan exposé la veille, Theresa May va soumettre une nouvelle fois au vote du Parlement, le 12 mars au plus tard, l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles, avec les concessions qu'elle aura pu négocier pour faire passer la pilule. Cet accord avait été massivement rejeté mi-janvier.
Si les députés le recalent de nouveau, elle leur demandera le 13 mars s'ils veulent sortir de l'UE sans accord. S'ils refusent, elle leur soumettra le 14 mars une proposition de report "limité" du Brexit, une idée à laquelle elle s'était jusqu'ici toujours déclarée opposée.
La dirigeante conservatrice a dû se résoudre à envisager le report face aux menaces de démission de plusieurs membres de son gouvernement qui refusent la possibilité d'une sortie sans accord.
Dans la matinée, le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, avait lui aussi estimé qu'un éventuel report de la date du Brexit serait possible, à condition que les Britanniques expliquent à quoi ils veulent employer le temps supplémentaire qui leur serait ainsi alloué.
"Comme l'a dit notre négociateur Michel Barnier nous n'avons pas besoin de temps, nous avons surtout besoin de décisions", a dit Emmanuel Macron. "Le moment est donc venu pour les Britanniques de faire des choix et nous offrir ce que l'on se doit entre partenaires, amis et alliés c'est-à-dire une vision claire, un projet commun pour l'avenir".
Lundi, le président du Conseil européen Donald Tusk avait également estimé qu'un délai supplémentaire pour le Brexit serait une solution "rationnelle".
Avec AFP