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La plainte pour viol visant le cinéaste Luc Besson classée sans suite

Le parquet de Paris a classé sans suite lundi la plainte d'une comédienne qui accuse de viols l'influent producteur et réalisateur Luc Besson. Il avait été une des personnalités mises en cause en France à la suite de la vague #MeToo.

Après neuf mois d'enquête, le parquet de Paris a classé sans suite lundi 25 février la plainte d'une comédienne qui accuse de viols l'influent producteur et réalisateur Luc Besson.

"Monsieur Luc Besson a pris acte avec satisfaction de la décision du procureur de la République de classer sans suite les accusations portées par Mme Sand Van Roy, qu'il a toujours formellement démenties", a déclaré son avocat Thierry Marembert dans un communiqué adressé à l'AFP.

Le parquet de Paris a précisé à l'AFP que les investigations n'ont "pas permis de caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs". Il ne conclut donc pas à une absence d'infraction mais estime qu'il n'y a pas assez d'éléments pour poursuivre la procédure.

La plaignante veut se constituer partie civile

L'avocat de la comédienne et mannequin belgo-néerlandaise âgée de 30 ans a annoncé à l'AFP son intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir la reprise des investigations par un juge d'instruction.

"Il y a des éléments à charge indiscutables, notamment des certificats médicaux", a souligné Francis Szpiner, son avocat, pour qui "le parquet s'est substitué aux juges d'instruction".

Le 18 mai 2018, Sand Van Roy avait porté plainte contre le producteur de la série des "Taxi", au lendemain d'un rendez-vous dans un palace parisien, le Bristol.

L'actrice avait raconté aux enquêteurs entretenir une relation intime avec le cinéaste de 59 ans depuis environ deux ans et s'y être sentie obligée compte tenu de leurs rapports professionnels, selon une source proche de l'enquête et le témoignage de la plaignante dans les médias.

En juillet, la jeune femme avait déposé une deuxième plainte pour viols portant sur des faits commis antérieurement sur une période d'environ deux ans, selon une source proche du dossier. Au total, elle dénonçait quatre viols.

Neuf femmes se sont plaintes de gestes déplacés

Neuf autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur du "Grand Bleu" de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, lors de témoignages recueillis par Mediapart pour des faits en grande partie prescrits. Certaines ont écrit aux enquêteurs ou ont été auditionnées en appui de la plaignante.

Entendu en audition libre le 2 octobre par les policiers, Luc Besson avait ensuite été confronté en décembre à son accusatrice, chacun restant sur ses positions.

"Je suis étonné qu'il ait fallu quatre mois pour entendre un agresseur présumé, qui plus est en audition libre et non en garde à vue" pour des faits aussi graves, a dénoncé par ailleurs Me Szpiner.

La vague #MeToo en France

Le parquet a par ailleurs indiqué, vendredi, avoir ouvert une autre enquête après un signalement de faits d'agression sexuelle concernant le cinéaste. La police judiciaire de Paris a été saisie pour vérifications après les propos d'une femme révélés par Mediapart accusant Luc Besson de gestes déplacés en 2002.

Après l'islamologue Tariq Ramadan, le ministre Gérald Darmanin ou le comédien Philippe Caubère, Luc Besson avait été à son tour une des figures françaises prises dans la vague d'accusations de femmes affirmant avoir été victimes de viols ou d'agressions sexuelles, après la chute du producteur américain Harvey Weinstein en octobre 2017.

Le plus international des cinéastes français, père de cinq enfants, est aussi devenu un homme d'affaires influent, à l'origine de la création de la Cité du cinéma au nord de Paris.

Le monument du cinéma français, Gérard Depardieu, a aussi été accusé de viol, en août, et l'enquête à Paris se poursuit dans la plus grande discrétion. La semaine passée, le parquet de Créteil a classé sans suite la plainte pour viol d'une ex-militante Femen contre Philippe Caubère.

Le comédien, qui avait lui aussi démenti les accusations, réclame des poursuites pour dénonciation calomnieuse contre son accusatrice. Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a fait de même après avoir bénéficié d'un non-lieu et d'un classement sans suite dans deux affaires distinctes.

Avec AFP