
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a indiqué lundi qu'un report du Brexit au-delà du 29 mars serait une solution "rationnelle". Les travaillistes, de leur côté, sont prêts à soutenir un nouveau référendum.
Brexit, J-32… ou pas ? Lundi 25 février, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a estimé qu'un délai supplémentaire pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) constituerait une solution "rationnelle", ouvrant la porte à un report de la date fatidique pour Londres.
Le dossier du Brexit s'est invité au premier sommet entre chefs d'États de la Ligue arabe et de l'Union européenne qui s'est déroulé dimanche et lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte. Les dirigeants européens et la Première ministre Theresa May ont eu de multiples occasions d'échanger sur le sujet.
"Je pense que, compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons, un délai supplémentaire serait une solution rationnelle", a estimé Donald Tusk lors d'une conférence de presse. Mais "la Première ministre (Britannique, Theresa) May, pense toujours qu'elle pourra éviter ce scénario.
Theresa May confiante
"Quitter l'Union européenne avec un accord le 29 est toujours à notre portée", a assuré dimanche la dirigeante britannique. Retarder le Brexit "ne résout pas le problème. Il arrivera toujours un moment où nous devrons décider d'accepter ou pas l'accord qui a été négocié".
Dimanche, Theresa May, qui a différé "d'ici au 12 mars" un vote des députés britanniques sur l'accord de Brexit, veut se donner plus de temps pour tenter de renégocier le texte avec Bruxelles avant la date butoir actuelle du 29 mars. Elle avait précédemment indiqué se laisser jusqu'à ce mardi 26 février pour trouver une issue sur le Brexit.
En cas d'absence d'accord au Parlement britannique, le gouvernement de Theresa May envisage différentes options, dont un possible report du Brexit, a déclaré sur la BBC, Tobias Ellwood, secrétaire d'État rattaché au ministère de la Défense.
PREVENTING NO DEAL:
The penny is dropping, the tide is turning, the dam is breaking.
Choose your metaphor- if there’s no Parliamentary agreement soon, more and more colleagues are calling for an Art 50 extension rather than crashing out without a deal. https://t.co/VEkNJrCrpF
Theresa May, a-t-il dit, "pourrait arracher les concessions et arrangements juridiques nécessaires concernant le 'backstop'. Mais au final, l'horloge tourne inexorablement. Si nous ne pouvons pas faire passer cet accord, nous devrons envisager une prolongation".
Depuis le rejet massif de l'accord de divorce par les députés britanniques en janvier, Theresa May tente de renégocier avec Bruxelles une nouvelle version du texte susceptible de rallier une majorité parlementaire. Elle souhaite obtenir des "changements contraignants" au "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais), une disposition décriée au Royaume-Uni, censée garder ouverte la frontière avec Irlande après le Brexit.
À Bruxelles, d'après le journal britannique The Guardian, on travaille sur un report d'une plus grande ampleur, jusqu'à début 2021.
"Réveillez-vous"
À défaut, et si rien ne bouge à la Chambre des communes britannique, le Royaume-Uni se dirigerait vers un divorce sans accord. Un scénario que redoute les milieux économiques et une large partie de la classe politique britannique.
Lundi soir, le parti travailliste britannique (Labour) de Jeremy Corbyn a annoncé qu'il allait déposer un amendement réclamant le maintien du pays dans une Union douanière avec l'UE après le Brexit. Si cet amendement est rejeté, il prévoit de déposer un autre amendement réclamant un second référendum. Le leader de la gauche veut éviter "le Brexit destructeur" proposé par Theresa May.
Cité par une journaliste de la BBC, le chef du gouvernement néerlandais, Mark Rutte, a tiré pour sa part la sonnette d'alarme : "Nous marchons comme des somnambules vers le scénario d'un 'no deal'. C'est inacceptable et vos meilleurs amis doivent vous prévenir : réveillez-vous. C'est pour de vrai. Parvenez à une conclusion et concluez un accord", a-t-il dit.
"Je ne parierai pas sur un report", a affirmé pour sa part le secrétaire d'État britannique à l'Éducation, Damian Hinds.
"Les reports que suggèrent certains, ils ne règlent rien, ils ne font que prolonger les débats. Ils ne donnent pas plus de certitude aux entreprises, ils ne règlent aucun des dilemmes ou des compromis qui sont inévitables dans ce genre d'affaire."
Avec AFP et Reuters