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Berlin, Paris et la Commission européenne ont apporté une fin de non-recevoir aux demandes américaines de se retirer de l’accord nucléaire iranien, lors de la conférence de Munich vendredi. Pour les Européens, renier l’accord serait dangereux.
Alors que les États-Unis tentent de dissuader les Européens de soutenir l’Iran, l’inverse est en train de se produire. Ce vendredi 15 février, l'Allemagne a opposé vendredi une fin de non-recevoir à l'appel lancé jeudi par le vice-président américain, Mike Pence, pour que les Européens se retirent de l'accord nucléaire iranien au motif que Téhéran déstabilise le Moyen-Orient.
Les États-Unis de Donald Trump ont quitté en 2018 l'accord sur le nucléaire iranien négocié par l'administration de Barack Obama, estimant que Téhéran cherchait à se doter l'arme atomique.
Un accord "fondamental et crucial"
"Ensemble, avec les Britanniques, les Français et toute l'UE, nous avons trouvé un moyen pour que l'Iran reste dans l'accord sur le nucléaire. Et notre objectif reste sans arme nucléaire, justement parce que l'Iran déstabilise la région", a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich qui réunit chaque année le gratin diplomatico-militaire mondial.
Sans cet accord, "la région ne sera pas plus sûre et ferait en réalité un pas de plus vers une confrontation ouverte", a-t-il ajouté.
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"Nous pensons que [cet accord] est fondamental et crucial pour notre sécurité", a affirmé de son côté la Haute-représentante pour les affaires étrangères de l’Union européenne Federica Mogherini. L’accord "est un pilier fondamental de l’architecture de non-prolifération nucléaire à l’échelle mondiale", a-t-elle ajouté.
Mike Pence compare Téhéran au régime nazi
Des réponses qui n’ont pas calmé le vice-président américain. Avant d’atterrir à la Conférence sur la sécurité de Munich, Mike Pence a accusé l'Iran de nourrir un antisémitisme qu'il a comparé à celui des nazis après une visite dans le camp d'extermination d'Auschwitz en Pologne.
"Nous avons un régime à Téhéran qui transpire les menaces meurtrières, avec la même haine antisémite ignoble qui animait les nazis en Europe", a-t-il déclaré devant des journalistes dans l'avion officiel Air Force Two. Sa visite au camp d'Auschwitz l'a incité, a-t-il ajouté, à réfléchir "à un renforcement de la détermination du monde libre pour s'opposer à ce genre de haine ignoble et à affronter les menaces autoritaires de notre époque".
Pour la France, la stratégie américaine en Syrie est favorable à l’Iran
Côté français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est interrogé vendredi sur la politique des États-Unis dans le nord-est de la Syrie, parlant même de "mystère" car la décision de retirer les forces américaines de la région ne peut que profiter à l'Iran.
"Comment est-ce qu'on peut être très ferme à l'égard de l'Iran et en même temps abandonner le nord-est de la Syrie quand on sait qu'à la fin de l'histoire on peut favoriser la présence iranienne dans la région ? Pour moi, c'est un mystère", a déclaré le chef de la diplomatie française, également présent à Munich.
Donald Trump souhaite retirer les 2 000 militaires américains de Syrie d'ici la fin avril, projet qui inquiète fortement les alliés européens de Washington.
Avec AFP, Reuters et AP