Le groupe État islamique n'est pas vaincu, a déclaré, vendredi, Angela Merkel. Contredisant les dernières déclarations de Donald Trump, la chancelière allemande a estimé qu'un conflit asymétrique était désormais en place en Irak et Syrie.
Angela Merkel a fait savoir qu'elle ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump concernant le groupe État islamique. Lors de l'inauguration, au cœur de Berlin, des nouveaux bureaux du BND (services du renseignement extérieur allemand), vendredi 8 février, la chancelière allemande a contredit le président américain en affirmant que le groupe jihadiste était loin d'être défait en Irak et en Syrie.
"L'État islamique a bien heureusement été chassé de ses terres mais, malheureusement, cela ne signifie pas que l'EI a disparu", a déclaré la chancelière fédérale. "Il a mué en une force qui livre un conflit asymétrique. Et cela, bien sûr, représente une menace." "Nous sommes encore loin de la paix en Syrie", a-t-elle ajouté.
Le retrait américain approche
Mercredi, le président américain, Donald Trump, avait estimé que la victoire contre les jihadistes était imminente. "L'annonce formelle que nous avons repris 100 % du califat devrait intervenir la semaine prochaine", avait-il déclaré.
Les États-Unis se préparent à retirer leurs soldats de Syrie d'ici la fin avril, a confirmé, vendredi, à Reuters, un responsable américain à la suite d'un article du Wall Street Journal.
Sur le terrain, Les forces arabo-kurdes (FDS) soutenues par Washington préparent dans l'est de la Syrie un ultime assaut contre ce qu'il reste du "califat" de l'EI. Il reste au groupe terroriste moins de 1 % du territoire qu'il contrôlait à son apogée, a annoncé la coalition internationale emmenée par les États-Unis. Le groupe jihadiste est désormais retranché dans un ultime réduit, dans la province orientale de Deir Ezzor.
Ce secteur représente quelques kilomètres carrés, tout près de la frontière irakienne. Un haut commandant des FDS expliquait récemment à l'AFP que les préparatifs étaient en cours pour un "assaut final".
Crainte sur le retour de combattants
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des centaines de familles, des proches de jihadistes mais aussi des civils, s'y trouvaient encore vendredi. Comme les FDS, la coalition craint de voir des combattants de l'organisation extrémiste échapper à leur vigilance en se mêlant à ce flot de civils.
Des centaines d'étrangers, dont des femmes et des enfants, se trouvent aujourd'hui aux mains des FDS et réclament leur rapatriement vers leurs pays d'origine.
La question du sort des jihadistes, notamment étrangers, est encore plus sensible depuis que les États-Unis ont annoncé leur retrait de Syrie au moment où la Turquie menace de lancer une offensive contre les forces kurdes.
Avec AFP et Reuters