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Primaires et alliances au menu de l'université d'été du PS

Les questions des primaires et des alliances sont loin de faire l'unanimité au sein du PS et devraient provoquer de vifs débats lors de l'université d'été du parti, à la Rochelle, dont Aubry et Royal doivent donner ensemble le coup d'envoi.

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AFP - La grande famille socialiste fait sa rentrée vendredi à La Rochelle pour son université d'été, dominée par la question des primaires ouvertes et des alliances qui présage de belles discordes alors que Martine Aubry tente l'apaisement et plaide "collectif".

La numéro un du PS ouvre en début d'après-midi la grand-messe de ces trois jours de débats et d'atelier au côté de son ex-rivale du Congrès de Reims, Ségolène Royal qui, en qualité de présidente de la région Poitou-Charentes, accueille l'université.

Dans un discours très attendu de 25 minutes, la maire de Lille doit délivrer "une feuille de route", selon son entourage, fixer un "cadre, un calendrier, une méthode".

Jeudi dans Le Monde, la patronne du PS, soucieuse de déminer le terrain avant La Rochelle, a avalisé des "primaires ouvertes pour la désignation de (leur) candidat" pour la présidentielle de 2012. Processus défendu par Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et ses amis.

Vendredi, Mme Aubry devrait acter ce principe d'ici à la fin de l'année. Reste à savoir si elle en dira plus du périmètre -ouvertes uniquement à des candidats socialistes, d’autres partis de gauche, des écologistes voire au MoDem ? Et du calendrier ?

Sans être hostile à cette consultation inédite, Mme Aubry jugeait que rien ne pressait et ne voulait engager le débat qu'après les régionales de mars 2010 qui s'annoncent difficiles pour le PS.

Bertrand Delanoë est venu à sa rescousse jeudi. Harcelé par la presse au traditionnel pot d'accueil de la Fédération de Charente-Maritime, le maire de Paris a lancé: "Vous croyez que les Français veulent savoir quel jour, à quelle heure, quelle liste ?". Pour lui, "l'essentiel est qu'on soit tous d'accord sur le principe", mais "entre maintenant et mars, il faut qu'on se préoccupe des régionales. Jusqu'à mars, il ne faut faire que ça", a-t-il martelé.

Pour sa part, Mme Aubry veut "surtout parler aux Français de ce qui leur est utile". "Nous sommes là d'abord pour penser à eux, faire des propositions et puis après, il faut faire bouger le Parti socialiste".

Dans son discours, elle devait également s'exprimer sur la rénovation, le non-cumul des mandats et la question des alliances.

La veille, elle a répété qu'elle n'"aime pas trop" les "grandes déclarations", le "nombrilisme" mais qu'elle "aime le collectif". Mme Aubry s'est dite "heureuse que tous les partis de gauche aient décidé de venir ici, non pas pour faire de belles photos, ce n'est pas le sujet, mais pour dire aux Français qu'il y a un autre modèle possible".

Pique visant Vincent Peillon et sa "photo de famille" progressiste regroupant le week-end dernier à Marseille Daniel Cohn-Bendit (Verts), Marielle de Sarnez (MoDem), Robert Hue (PCF) et Christiane Taubira (PRG).

Le leader du mouvement L'espoir à gauche a de nouveau prôné vendredi cette alliance avec le MoDem de François Bayrou.

Zizanies en vue dans le port charentais... "Une grosse partie se joue à La Rochelle. Ce n'est pas une université comme les autres. Si on rate notre rentrée, cela veut dire aussi qu'on rate notre année", a prévenu Pierre Moscovici, membre de la direction du PS.

En écho, résonnent les paroles de Cassandre du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, membre du PS qui, fustigeant la "grosse bureaucratie politique" du PS, n'a pas exclu la mort du parti : "je ne dis pas que c'est plausible ou souhaitable, mais c'est possible", a-t-il déclaré.

Tandis que la droite par la voix du secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, s'insurge: "faire, dans cette période, une rentrée politique sur les primaires a un côté indécent".