L'amendement à l'accord sur la sortie de l'UE demandant le remplacement du "backstop" nord-irlandais par des mécanismes alternatifs a été adopté, mardi, par 317 voix contre 301 à la Chambre des Communes. Un pari réussi pour Theresa May.
À deux mois exactement de la date prévue pour le Brexit, les Européens avaient à nouveau les yeux rivés sur la Chambre des communes, mardi 29 janvier, où les députés britanniques se sont prononcés sur sept amendements au projet de retrait négocié par Theresa May, qu'ils ont rejeté le 15 janvier dernier par 432 voix contre 202.
L'amendement du conservateur Graham Brady demandant le remplacement du "backstop" nord-irlandais par des mécanismes alternatifs a été adopté par 317 voix contre 301.
Prévu pour n'entrer en vigueur qu'à défaut d'autre solution à l'issue d'une période de transition, ce dispositif stipule que le Royaume-Uni demeure dans un "territoire douanier unique" avec l'Union européenne, ce qui limiterait la capacité de Londres à négocier des traités commerciaux avec des pays tiers.
Theresa May avait déclaré à son cabinet, réuni mardi matin, que "des changements juridiques au 'backstop' seront nécessaires pour obtenir le soutien de la Chambre des communes", a rapporté son porte-parole, en référence à la disposition prévue dans l'accord de divorce censée éviter le retour d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande
"Ce soir, une majorité d'honorables députés ont déclaré qu'ils approuveraient un accord moyennant des modifications du backstop", s'est félicitée Theresa May. "Il est maintenant clair qu'il existe un moyen de réunir une majorité substantielle et durable au Parlement pour quitter l'UE avec un accord", a-t-elle poursuivi, annonçant qu'elle réclamerait des "modifications juridiquement contraignantes".
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Pas renégociable
À Bruxelles, un porte-parole de Donald Tusk, président du Conseil européen, a rappelé que le backstop faisait partie de l'accord conclu avec Londres et qu'il n'était pas renégociable. "L'accord de sortie reste le meilleur et le seul moyen d'assurer un départ ordonné du Royaume-Uni de l'Union européenne", a-t-il déclaré. "Le backstop fait partie de l'accord de retrait et l'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation."
La Chambre des communes s'est également prononcée mardi en faveur d'un amendement non contraignant visant à exclure une sortie sans accord, ce dont Donald Tusk s'est réjoui.
"Nous saluons et partageons l'ambition du parlement britannique d'éviter un scénario sans accord. Nous continuons à exhorter le gouvernement britannique à clarifier dès que possible ses intentions concernant les prochaines étapes", a dit le président du Conseil, dont les propos ont été approuvés par les "27".
"Cet amendement n'a aucune valeur légale. Il ne peut pas forcer Theresa May à légiférer si aucun accord n’est trouvé d’ici le 29 mars", a nuancé le correspondant de France 24 à Londres, Hervé Amoric.
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Jeremy Corbyn, chef de file du parti travailliste, a demandé à rencontrer Theresa May pour trouver avec elle "une solution raisonnable au Brexit qui convienne à tout le pays".
Avec AFP et Reuters