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Rupture d’un barrage minier au Brésil, plusieurs morts et des centaines de disparus

La rupture d'un barrage, vendredi, du géant minier Vale a tué au moins neuf personnes au Brésil, mais le bilan pourrait considérablement s'alourdir, avec quelque 300 personnes disparues.

La rupture d'un barrage du géant minier Vale a fait au moins neuf morts vendredi 25 janvier, au Brésil, selon les pompiers, dans l'État de Minais Gerais (sud-est), région où un drame similaire avait provoqué en 2015 la pire tragédie environnementale du pays. Trois cent personnes sont toujours portées disparues samedi et les pompiers continuent les recherches malgré "chances minimes" de retrouver des survivants.

"Nous avons neuf personnes décédées. Nos données nous indiquent qu'il y a environ 300 disparus", a déclaré un porte-parole des pompiers.

"La police, les pompiers et les militaires ont tout fait pour tenter de secourir d'éventuels survivants, mais nous savons qu'à partir de maintenant les chances sont minimes et nous ne trouverons probablement que des corps", avait indiqué auparavant à la presse Romeu Zema, gouverneur de l'État de Minas Gerais, où une tragédie similaire avait fait 19 morts en 2015.L'incident a eu lieu à Brumadinho, commune de 39 000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale de Minas Gerais.

Marée de boue

Des images aériennes impressionnantes diffusées par les pompiers montrent une véritable marée de boue de couleur marron aux reflets grisâtres recouvrant d'immenses surfaces de végétation.

????????????BRÉSIL - Catastrophe près de Belo Horizonte dans le sud du pays après la rupture d’un barrage minier ayant entraîné une impressionnante coulée de boue. Un dernier bilan des autorités fait état de 9 morts et au moins 300 disparus (AFP). pic.twitter.com/sIxsnlZPl8

  ????Le Globe (@LeGlobe_info) 26 janvier 2019

"Le barrage s'est rompu et a tout détruit, il ne reste plus rien", dit un témoin dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, désignant une zone entièrement dévastée.

La télévision Globonews a également montré des images prises par hélicoptère où on voit des habitations partiellement détruites, certaines à moitié englouties par la boue.

Imagens mostram antes e depois do local atingido pelo rompimento de barragem em Brumadinho, em Minas Gerais: https://t.co/NlBBQCLOPZ #GloboNews pic.twitter.com/4Hjei6OQGM

  GloboNews (@GloboNews) 25 janvier 2019

Cinq hélicoptères ont été mobilisés pour les secours et l'un deux apparaît dans une vidéo s'approchant de deux personnes enlisées dans la boue jusqu'à la taille.

Bolsonaro sur place samedi

"La plupart des personnes touchées sont nos employés", a affirmé le PDG de Vale, Fabio Schvartsman, lors d'une conférence de presse."Nous ne connaissons pas encore le nombre des victimes, mais nous savons qu'il sera élevé", a-t-il ajouté. Il a précisé que la cantine avait été engloutie par la coulée de boue à l'heure du déjeuner

"La tragédie environnementale devrait être moindre que celle de 2015, mais la tragédie humaine bien plus importante", a conclu le dirigeant, dont l'entreprise était également impliquée dans le drame d'il y a trois ans et deux mois.

Les actions de Vale ont chuté de plus de 8% à la clôture de la Bourse de New York, après avoir plongé dans un premier temps de plus de 11% à l'annonce de cette nouvelle tragédie.

Le porte-parole du gouvernement a annoncé lors d'un point presse à Brasilia que le président Jair Bolsonaro allait se rendre sur place samedi matin et que les autorités fédérales suivaient la situation. Le chef de l'État avait indiqué quelques minutes plus tôt sur Twitter que "toutes les mesures possibles"

Tragédie en 2015

En 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150   km de Belo Horizonte.

Des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par le tsunami de boue, qui avait traversé deux États brésiliens et s'était répandu sur 650   kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l'un des plus importants du Brésil, selon l'Institut brésilien pour l'environnement (Ibama).

Une tragédie aux conséquences désastreuses pour la vie quotidienne de milliers d'habitants.

Avec AFP et Reuters