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La France et la Grande-Bretagne ont reçu les premiers vaccins

Bien qu'ils n'aient pas encore reçu d'autorisation de mise sur le marché, les premiers vaccins contre la grippe A (H1N1) ont été livrés à la France et à la Grande-Bretagne, en prévision d'une deuxième vague de contamination à l'automne.

AFP - La France et la Grande-Bretagne ont reçu les premières doses de vaccins contre la grippe H1N1, ont annoncé jeudi les ministères de la Santé des deux pays, alors que les experts s'attendent à une deuxième vague de contamination à l'automne.

Ces vaccins n'ont cependant pas encore reçu d'autorisation de mise sur le marché, ont averti les autorités en France et en Grande-Bretagne, pays d'Europe le plus touché par la pandémie.

La ministre française de la Santé Roselyne Bachelot n'a pas précisé le nombre de doses fournies "pour des raisons de sécurité".

Elle n'a pas non plus précisé l'origine des vaccins. Mais outre les trois laboratoires déjà prévus (le français Sanofi-Pasteur, le suisse Novartis, le britannique GlaxoSmithKline), elle a confirmé que la France avait fait appel au laboratoire américain Baxter.

Ce dernier, qui a terminé en juillet la production de ses premiers lots de vaccins, utilise un processus de culture cellulaire plus rapide et plus coûteux.

Un porte-parole de Baxter aux Etats-Unis a confirmé que la compagnie avait commencé depuis plus d'une semaine à "livrer les vaccins aux pays clients", sans préciser lesquels.

La France a réservé 94 millions de doses de vaccins auprès des quatre laboratoires. "Nous disposerons de plusieurs millions de doses à la mi-octobre, période où les autorisations de mises sur le marché seront délivrées", a indiqué Mme Bachelot.

Le plan de vaccination gratuite contre la grippe H1N1 devra pouvoir être activé par les préfets dès le 28 septembre.

En Grande-Bretagne, c'est Baxter qui a livré les premiers vaccins, "pas encore passés par le processus d'autorisation", a indiqué jeudi une porte-parole du ministère de la Santé.

Le vaccin devrait recevoir cette autorisation de mise sur le marché début octobre "si tout se passe sans problème", a-t-elle précisé.

Londres a par ailleurs annoncé un nouveau bilan de 66 morts liées à la grippe H1N1 en Grande-Bretagne, soulignant cependant que le nombre de cas de contamination enregistrés dans le pays continuait à régresser.

Cinquante-sept personnes infectées par la grippe porcine sont mortes en Angleterre, une en Irlande du Nord, une au pays de Galles et sept en Ecosse, dont un dernier décès annoncé mercredi.

L'agence de protection sanitaire (HPA) estime qu'il y a eu 5.000 nouveaux cas de contamination en Angleterre au cours de la dernière semaine, confirmant une régression de la propagation de la maladie, après un pic de quelque 110.000 nouveaux cas sur une période de sept jours en juillet.

La France a jusqu'à présent été moins touchée. Deux patients porteurs du virus sont morts en métropole, et le gouvernement estime à quelque 3.000 le nombre de nouveaux cas par semaine.

Si l'on y ajoute cinq morts en Nouvelle-Calédonie et trois en Polynésie, le total monte à 10, selon un dernier bilan de l'Institut français de veille sanitaire publié cette semaine.

Mais John Oxford, professeur de virologie à l'hôpital St Bartholomew de Londres et au Royal London Hospital a averti dans une interview avec l'AFP que la France devrait affronter un hiver difficile.

"Cela sera plus difficile pour certains pays d'Europe. Ce sera plus difficile par exemple pour la France que pour l'Angleterre, où un grand nombre de personne a été déjà infecté".

"Le virus est déjà passé par l'Angleterre (...) alors que la France a été à peine touchée jusqu'à présent", a-t-il noté.

Les autorités allemandes n'attendent pas les premières livraisons de vaccins "avant la mi-octobre", quand les autorisations de mise sur le marché seront délivrées, tandis que Madrid devrait être livré fin octobre voire début novembre.

L'Organisation mondiale de la Santé s'attend à une deuxième vague de contamination du virus à mesure que les températures se rafraîchiront dans les mois à venir, tandis que la rentrée des classes pourrait également faciliter la propagation.