![Arrestation de militaires vénézuéliens appelant à destituer Maduro Arrestation de militaires vénézuéliens appelant à destituer Maduro](/data/posts/2022/07/24/1658638291_Arrestation-de-militaires-venezueliens-appelant-a-destituer-Maduro.jpg)
Au moins 27 militaires qui avaient appelé à ne pas reconnaître le président vénézuélien, Nicolas Maduro, ont été arrêtés lundi, selon le président de l'Assemblée constituante.
Le régime de Nicolas Maduro a-t-il évité un coup d’État ? Au moins 27 militaires qui se sont rebellés, lundi 21 janvier, près de Caracas, contre le président vénézuélien ont été arrêtés par les autorités, a indiqué Diosdado Cabello, le président de l'Assemblée constituante, fidèle au régime.
"Pour l'heure, 25 ont été arrêtés sur les lieux (dans le nord de Caracas), et deux ont été arrêtés ailleurs", a-t-il déclaré à la presse.
L'opération a permis de "récupérer des armes volées et en ce moment même ces individus fournissent des informations aux services de renseignement et à la justice militaire", selon un communiqué de l'armée citant le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, qui ajoute qu'ils "subiront tout le poids de la loi".
"Descendez dans la rue"
Selon l'armée, à 02h50 locales (06h50 GMT), un "groupe réduit d'assaillants" de la Garde nationale bolivarienne (GNB), dont le nombre n'est pas précisé, a dérobé un "lot d'armes de guerre" d'un poste militaire à Petare (est) et ont séquestré quatre soldats.
Le groupe s'est ensuite dirigé vers une caserne de Cotiza, dans le nord de Caracas, où ils ont enregistré une vidéo qu'ils ont fait circuler sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, ils ont indiqué ne pas reconnaître le président du Venezuela Nicolas Maduro et appelé la population à les soutenir.
"Nous sommes des soldats professionnels de la Garde nationale opposés à ce régime que nous désavouons complètement, nous avons besoin de votre soutien, descendez dans la rue", déclare un homme qui s'identifie comme un sergent de la Garde nationale sur cette vidéo enregistrée dans la caserne et qui montre un petit groupe de militaires armés.
Ce soulèvement est intervenu dans le contexte de l'appel de l'opposition à manifester mercredi, pour réclamer un gouvernement de transition et la convocation d'élections libres. Il s'agira de la première mobilisation d'envergure après les grandes manifestations de 2017 qui ont fait quelque 125 morts.
Reprenant l'offensive ces dernières semaines, l'opposition, majoritaire au Parlement, a déclaré illégitime Nicolas Maduro, investi pour un second mandat le 10 janvier. Elle conteste le résultat de l'élection présidentielle du 20 mai, non reconnue par une bonne partie de la communauté internationale.
Des habitants alentours ont soutenu les insurgés
Selon l'armée, les militaires rebelles ont fait face, lundi, à une "forte résistance de la part des officiers et militaires" présents dans la caserne de Cotiza.
La police et l'armée déployées autour de la caserne ont lancé au moins deux bombes lacrymogènes contre des habitants des alentours accourus pour soutenir les insurgés.
La télévision colombienne Nuestra Tele Noticias 24 a pu filmer des images d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre.
#AHORA Habitantes de Cotiza aún se enfrentan a las fuerzas policiales. Manifiestan su apoyo al alzamiento de efectivos de la GN contra Nicolás Maduro #21Ene (9:40 am) https://t.co/BbxZ3lcir5 pic.twitter.com/KWr4zphZfR
NTN24 Venezuela (@NTN24ve) 21 janvier 2019“Nous sommes avec eux, s’ils s’unissent contre notre pays, nous serons dans les rues. Liberté !" a crié une femme devant des journalistes dans le quartier de Cotiza, près du centre où s’étaient réfugiés les insurgés.
"Nous voulons que Maduro s’en aille, nous sommes fatigués !" a lancé un autre manifestant.
L’ONG Espace public, qui défend la liberté d’expression, a dénoncé le traitement réservé aux journalistes durant ce soulèvement : les équipes de presse qui couvraient les événements ont été momentanément retenues par la Garde nationale dans le quartier de Cotiza, rapporte-t-elle. Les journalistes ont dû "effacer les données récupérées pendant les faits dans le secteur", affirme l’ONG sur Twitter.
#DenunciaEP | Funcionarios de la GNB retuvieron a equipo de @NTN24ve y @EFEnoticias en Cotiza, #Caracas. Los obligaron a borrar el material que realizaron sobre los hechos en el sector #21Ene https://t.co/D3xNOoey4P
Espacio Público (@espaciopublico) 21 janvier 2019"Ce qu'ils ont dit en premier, c'est qu'on leur avait offert des villas, des châteaux"
Après leur arrestation, les militaires séditieux ont été amenés à Fuerte Tiuna, le principal complexe militaire du pays, selon des médias locaux.
"Ils sont été neutralisés, se sont rendus et ont été arrêtés en un temps record, ils sont en train de donner des informations. Ce qu'ils ont dit en premier, c'est qu'on leur avait offert des villas, des châteaux et qu'ils ont été laissés seuls, qu'ils ont été trompés. Nous vaincrons ! ", a tweeté Diosdado Cabello, président de la puissante Assemblée constituante composée de partisans du pouvoir.
L'opposant Juan Guaido, président du Parlement, unique institution aux mains de l'opposition, a estimé que "ce qui se passe au poste de la Garde nationale à Cotiza montre le sentiment qui prévaut à l'intérieur" de l'armée.
Avec AFP