Après le rejet du vote du projet d'accord sur le Brexit de Theresa May par le Parlement britannique, Paris se prépare à un "no deal". Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, jeudi, le déclenchement d'un divorce sans accord.
Les conséquences du revers de la Première ministre britannique ne se sont pas fait attendre. Suite au rejet par le Parlement britannique de l'accord de Brexit présenté par Theresa May, la France se prépare à un "no deal". Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé, jeudi 17 janvier, le déclenchement d'un "plan lié à un Brexit sans accord" pour faire face à l'éventualité "de moins en moins improbable" d'une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne.
L'hypothèse d'un Brexit sans accord est de moins en moins improbable. Notre responsabilité est de faire en sorte que notre pays soit prêt et de préserver les intérêts de nos concitoyens : j'ai donc décidé de déclencher le plan lié au #Brexit sans accord préparé depuis avril 2018. pic.twitter.com/dSgG2D18lJ
Edouard Philippe (@EPhilippePM) January 17, 2019Ce plan, préparé depuis avril 2018, "comporte des mesures législatives et des mesures juridiques qui visent à faire en sorte qu'il n'y ait pas d'interruption de droits et que les droits de nos concitoyens ou de nos entreprises soient effectivement protégés", a indiqué le chef du gouvernement à l'issue d'une réunion avec plusieurs ministres à Matignon.
Après l'Assemblée nationale la veille, le Sénat doit adopter définitivement, jeudi, le projet de loi préparant la France à toute forme que prendrait la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne, notamment un Brexit "dur".
"Sur le fondement de cette loi d'habilitation", qui sera promulguée cette semaine, "cinq ordonnances seront présentées au Conseil des ministres mercredi et publiées dans les trois semaines qui viennent", a ajouté Édouard Philippe. "Ces cinq ordonnances nous permettront d'avoir un cadre juridique qui répond aux enjeux d'un Brexit sans accord", a-t-il souligné.
Protéger les intérêts des Français
Il s'agit notamment de protéger les intérêts des Français résidant au Royaume-Uni, de garantir un statut pour les citoyens britanniques en France et encore de prévoir les mesures en vue du rétablissement des contrôles de marchandises aux frontières. Édouard Philippe a également annoncé "un plan d'environ 50 millions d'euros d'investissement dans les ports et les aéroports français", soit "les lieux les plus concernés par les modifications à apporter".
"Six cents recrutements seront réalisés dans les semaines qui viennent (...) il s'agit d'emplois de douaniers, de contrôleurs vétérinaires, de toute une série d'agents de l'État, qui vont permettre, là encore, d'être à la hauteur des enjeux, d'être à la hauteur des contrôles nécessaires", a-t-il développé.
Un plan pour accompagner le secteur de la pêche, qui est "le plus susceptible d'être durement concerné par cette sortie sans accord", est également à l'étude. "La responsabilité du gouvernement c'est que notre pays soit prêt, que les intérêts de nos concitoyens soient préservés et défendus", a insisté le chef du gouvernement.
Avec AFP