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Un policier spécialisé dans les explosifs a été tué, samedi soir, au Caire en tentant de désamorcer une bombe posée devant une église copte. Cette communauté chrétienne est régulièrement prise pour cible par les extrémistes.

L'attaque intervient à deux jours du Noël chrétien copte orthodoxe. Un démineur de la police a été tué, samedi 5 janvier, en tentant de désamorcer un engin explosif repéré devant une église copte de la capitale égyptienne.

Deux autres policiers ont également été blessés dans l'explosion survenue devant l'église al-Azraa Wa Abou Sifin (la Vierge et Mercure de Césarée), à Nasr City en périphérie du Caire.

L'engin était placé à l'intérieur d'un sac que les policiers ont inspecté, ont expliqué les sources de sécurité. Le policier tué, Moustafa Abid, était un commandant spécialisé dans le déminage.

Peu avant minuit, un important dispositif de sécurité empêchait tout accès aux abords de l'église, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une sécurité renforcée avant le Noël copte

Ces dernières semaines, les forces de sécurité avaient annoncé un renforcement du dispositif de sécurité au Caire à l'occasion des fêtes de fin d'années et des célébrations de Noël.

L'Egypte affronte des mouvements extrémistes, dont l'organisation État islamique (EI), en particulier depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013. La communauté copte, estimée à 10 % de la population égyptienne d'environ 100 millions d'habitants, est régulièrement la cible d'attaques.

Le déminage meurtrier de samedi intervient aussi la veille de l'inauguration en grande pompe, par le président Abdel Fattah al-Sissi, de la cathédrale de la Nativité, présentée comme la plus grande du Proche-Orient et tout juste construite dans la future capitale administrative égyptienne, à 45 km à l'est du Caire.

À la tête de l'Égypte depuis 2014, un an après le renversement du pouvoir des frères musulmans, Abdel Fattah al-Sissi se présente souvent comme un défenseur des chrétiens face aux extrémistes. Mais certains analystes et activistes reprochent toujours à l'État de discriminer et de ne pas suffisamment protéger les Coptes.

Plus d'une centaine de personnes ont été tuées dans des attaques contre des chrétiens depuis fin 2016. La dernière en date remonte à novembre 2018 lorsque des assaillants avaient ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles chrétiens, tuant sept personnes et en blessant sept autres. L'attentat avait été revendiqué par l'EI, près d'un an après sa dernière attaque ciblant les Coptes.

Avec AFP