
Le Parlement italien a approuvé, samedi, le projet de budget 2019 présenté par le gouvernement un peu plus d'une semaine après l'accord conclu entre Rome et Bruxelles.
Les députés italiens ont approuvé, samedi 29 décembre au soir, le budget 2019, dans une ambiance tendue, en votant la confiance au gouvernement populiste qui a cependant dû atténuer ses mesures phares sous la pression de Bruxelles et des marchés financiers.
Le texte, issu d'un long bras de fer avec la Commission européenne qui en avait rejeté la version initiale (pour la première fois dans l'histoire de l'UE), a déjà été adopté par le Sénat.
Après deux heures de déclarations des différents groupes et une volée d'accusations réciproques entre majorité et opposition, le vote de confiance a été validé par 327 voix pour, 228 voix contre et une abstention. L'adoption formelle du texte est prévue dimanche matin.
Le gouvernement constitué par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), au pouvoir depuis le 1er juin, prévoit un déficit public à 2,04 % du Produit intérieur brut (PIB), contre 2,4 % au départ. La prévision de croissance 2019 a été abaissée à 1 %, au lieu de 1,5 %.
L'Italie doit en effet contenir sa dette publique, qui dépasse les 130 % de son PIB, pour éviter une sanction des marchés financiers et une procédure d'infraction de l'UE.
Et la majorité doit faire adopter le texte avant le 1er janvier, faute de quoi l'Italie fonctionnera d'un mois sur l'autre avec une réplique du budget 2018. Cela retarderait d'autant la mise en place des mesures dont les partis au pouvoir comptent se prévaloir lors de la campagne des élections européennes au printemps.
L'opposition de gauche comme de droite dénonce avec virulence un manque de respect du Parlement, dans la mesure où les sénateurs n'ont reçu le texte que quelques heures avant leur vote la semaine dernière.
Samedi, plusieurs dizaines d'élus et de militants du Parti démocrate (PD, centre gauche) ont manifesté devant la Chambre des députés. Le PD a également déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, qui doit en examiner la recevabilité le 9 janvier.
Avec AFP