Plusieurs groupes de Gilets jaunes ont promis de se mobiliser à nouveau samedi et à l’occasion de la nuit du Nouvel An. Un rassemblement est ainsi prévu sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris, la nuit de la Saint-Sylvestre.
Maintenir la pression sur le gouvernement pendant les fêtes de fin d’année : c’est l’objectif que se sont fixés les groupes de Gilets jaunes qui appellent à manifester samedi et pendant la nuit du Nouvel An.
"Les gilets jaunes sont toujours aussi mobilisés", a affirmé à l'AFP Laetitia Dewalle, l'une de leurs figures dans le Val-d'Oise. "La mobilisation va se poursuivre ces prochains jours, même si le gouvernement a démantelé ces dix derniers jours une grande partie des points de blocages [rond-points, barrages, péages]", a-t-elle ajouté.
Selon plusieurs représentants de ce mouvement très divers, de nouvelles manifestations auront lieu samedi, pour le septième week-end consécutif, à Paris, Lyon, Nantes, Toulouse ou encore à Bordeaux.
Dans la capitale girondine, la mairie – en accord avec la préfecture – dit avoir pris des mesures préventives "en raison des manifestations annoncées et suite aux événements survenus ces dernières semaines". Seront notamment fermés des établissements culturels (bibliothèques, musées, Grand Théâtre-Opéra de Bordeaux...) et des jardins publics.
La page Facebook "Gilets Jaunes Toulouse" appelle ses sympathisants à un "Acte VII : Joyeuses fêtes Macron" dans le centre-ville. En Rhône-Alpes, un appel a été lancé pour bloquer, à partir de vendredi matin, et "pour une durée indéterminée", la raffinerie Total de Feyzin, au sud de Lyon, ainsi que l'Hôtel de Région à Lyon.
Rassemblement sur les Champs-Élysées la nuit du réveillon
Un nouveau rassemblement des Gilets jaunes est ensuite attendu la nuit de la Saint-Sylvestre sur les Champs-Elysées, à Paris, pour "continuer la lutte pacifiquement et de façon festive", selon un groupe Facebook de Gilets jaunes qui regroupe plusieurs milliers de personnes.
La Mairie de Paris a indiqué jeudi que les festivités prévues ce soir-là sur l'avenue, notamment un "spectacle son et lumière" et un feu d'artifice, étaient maintenues malgré cet appel.
Selon le gouvernement, la mobilisation des Gilets jaunes a largement décru ces dernières semaines avec 38 600 manifestants en France pour leur acte VI samedi dernier, contre 66 000 une semaine plus tôt.
"On est actuellement dans la trêve des confiseurs. Mais les Gilets jaunes seront mobilisés la nuit du Nouvel An à travers le pays. Pas forcément pour des actions de blocages, beaucoup réveillonneront juste ensemble pour montrer que la mobilisation ne va pas s'éteindre avec la nouvelle année", a dit Benjamin Cauchy, une des figures du mouvement dans la région toulousaine.
Des mesures "sans réelle volonté d'améliorer le niveau de vie des Français"
La mobilisation pourrait d'autant moins s'éteindre que "les gens commencent à réaliser que les annonces faites par le président Macron" – comme la hausse de 100 euros pour les salaires proches du Smic "et le budget 2019" adopté ces derniers jours par le Parlement – "n'ont pas répondu à leurs attentes en matière de pouvoir d'achat", a ajouté Benjamin Cauchy.
Si l'on ajoute un possible mécontentement lié au début du prélèvement de l'impôt à la source, "on pourra se retrouver avec une mobilisation de grande ampleur fin janvier", selon lui.
Les mesures annoncées jusqu'à présent par Emmanuel Macron face à la contestation sont "insuffisantes et sans réelle volonté d'améliorer le niveau de vie des Français", avait réaffirmé mercredi dans un communiqué Priscillia Ludosky, initiatrice de la pétition réclamant une baisse des prix du carburant à l'origine du mouvement.
Pour dénouer la crise, Madame Ludosky et d'autres Gilets jaunes, mobilisés depuis le début de la contestation à la mi-octobre, réclament notamment "une baisse sérieuse de toutes les taxes et impôts sur les produits de première nécessité" (énergie, logement, transports, produits alimentaires, vêtements), une baisse "significative" des traitements et salaires des élus et hauts fonctionnaires et la mise en place du référendum d'initiative citoyenne (RIC).
Avec AFP