La majorité de l'opinion s'y opposant, Cuba a finalement décidé de ne pas inscrire dans sa nouvelle Constitution des dispositions ouvrant la voie au mariage pour les homosexuels.
Les homosexuels devront encore attendre avant de pouvoir se marier à Cuba. Le pays a renoncé à inscrire dans sa nouvelle Constitution des changements ouvrant la voie au mariage gay, a indiqué mardi 18 décembre un représentant du gouvernement. La décision résulte de l'opposition d'une majorité de citoyens ayant été consultés sur ce sujet.
"Le projet de Constitution de Cuba ne définira pas quelles personnes forment le mariage", a déclaré le secrétaire du Conseil d'État et coordinateur du projet, Homero Acosta, cité par la presse officielle.
La proposition initiale était de définir le mariage comme l'union "entre deux personnes" en remplacement de la formule actuelle figurant dans la Constitution de 1976 et le décrivant comme l'union "entre un homme et une femme".
Le projet de nouvelle Constitution a été soumis au débat citoyen, dans chaque quartier voire entreprise entre août et novembre. Le sujet portant sur le mariage homosexuel a été le plus débattu. "Sur les 192 408 avis exprimés, 158 376 proposent de remplacer la proposition (figurant dans le texte) par (la formulation) actuellement en vigueur", a indiqué l'Assemblée nationale sur Twitter.
"Respecter les opinions"
Compte-tenu de cette situation, la Commission chargée de la rédaction du texte propose de retirer du projet de Constitution la formule proposée "afin de respecter toutes les opinions. Le mariage est une institution sociale et juridique. La loi définira le reste des éléments", a ajouté l'Assemblée.
Le nouveau projet, avec les modifications apportées, sera soumis au vote de l'Assemblée nationale le 21 décembre avant de faire l'objet d'un référendum le 24 février 2019.
La nouvelle Constitution cubaine comportera quatre grands changements : elle reconnaîtra la propriété privée, ne fera plus référence à la "société communiste", instaurera les fonctions de président de la République et de Premier ministre (actuellement, Miguel Diaz-Canel est président du Conseil d'État et du Conseil des ministres), et le mandat présidentiel sera de cinq ans et renouvelable une seule fois. Le scrutin indirect est toutefois maintenu : le président est choisi par les députés, eux-mêmes désignés lors d'une élection populaire où il y a toujours le même nombre de candidats que de sièges.
Avec AFP