
À la une de la presse, ce mardi 18 décembre, la "trêve" qui devait entrer en vigueur théoriquement la nuit dernière, à minuit, entre le gouvernement et les rebelles, au Yémen ; la vie des migrants du camp de Moria, sur l'île grecque de Lesbos ; les policiers français mécontents ; les frais universitaires en hausse pour les jeunes hors UE ; et un juge qui décide d'une punition… originale.
À la une de la presse, l’entrée en vigueur, depuis minuit, heure locale, de la trêve conclue entre le gouvernement et les rebelles au Yémen.
Cette trêve, négociée sous l’égide de l’ONU, devait entrer "immédiatement" en vigueur le 13 décembre, mais des combats violents et des raids aériens se sont poursuivis depuis, notamment dans le port d’Hodeïda, dans l’ouest du pays, où les armes se seraient finalement tues, à en croire Arab News. Selon le journal saoudien, la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, et qui soutient le gouvernement, n’aurait nullement l’intention de violer cette trêve – "à la condition que les Houthis la respectent aussi". Même son de cloche du côté du journal panarabe de Londres Al-Hayat, financé par l’Arabie saoudite, qui annonce que les Houthis sont "sous la pression de la communauté internationale pour mettre en œuvre l’accord conclu à Stockholm" la semaine dernière. Interrogé par The National d’Abu Dhabi, l’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, exhorte toutes les parties à respecter la trêve conclue, en disant même son espoir que le cessez-le-feu ouvre la voie à des discussions pour trouver une "solution politique" au conflit. Mais selon Le Temps, le s combats auraient bel et bien repris, cette nuit, quelques après minuit, à Hodeïda. Le journal suisse rappelle la nécessaire "prudence" quant à la "viabilité" du cessez-le-feu annoncé la semaine dernière, alors que les sept trêves déjà négociées précédemment par l'ONU n'ont pas tenu. La guerre au Yémen, rappelle le journal, a fait au moins 10 000 morts et des millions de personnes sont menacées de famine.
À la une également, la Journée internationale des migrants, elle aussi sous l’égide de l’ONU. À l’occasion de cette journée, La Croix s’est rendu dans le camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos, où s’entassent actuellement 7 500 personnes. Parmi elles, quelques-uns de 5,5 millions de Syriens forcés à l’exil depuis le début de la guerre, des hommes, des femmes et des enfants, dont les conditions de vie restent plus que précaires. Le journal évoque "un concentré de misère humaine" et «la folie qui gagne petit à petit ces damnés de la Terre". "Le camp de Moria n’est pas fait pour les humains, témoigne un psychiatre de Médecins sans frontières. Même les personnes les plus équilibrées peuvent sombrer dans la folie. J’ai vu ici les cas les plus graves et les plus nombreux de ma carrière. L’absence de réponse pour leur futur finit par les détruire. Traverser les procédures de demande d’asile des mois durant, tout en vivant dans ce cloaque, empêche de dormir, pousse au désespoir ou au suicide."
En France, Libération s’est penché la multiplication des frais universitaires par 15, pour les jeunes issus de pays hors Union européenne, une mesure qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2019. "La CB avant le CV", "la carte bleue avant le curriculum vitae", ironise le journal, qui explique que le gouvernement cherche, à travers cette augmentation, à "redorer l’image des facs françaises dans le monde", à augmenter le nombre d’étudiants accueillis et à éviter le décrochage face aux universités étrangères. D es intentions "louables", selon Libé, qui se dit en revanche sceptique face aux arguments du gouvernement . "L’invocation du coût de ces mesures pour les finances publiques" et cet "argument paradoxal", selon lequel "ce qui est gratuit, ou bon marché, n’attire pas", autrement dit "l’effet luxe". "L’ennui, c’est que les études ne sont pas un luxe." Le journal voit, lui, dans cette hausse, une source d’injustice sociale.
Le gouvernement se réunit aujourd’hui pour préparer le "grand débat national" destiné à répondre à la crise des Gilets jaunes. D’après Le Figaro, le président et les ministres devraient notamment évoquer le référendum d’initiative citoyenne (ou RIC), réclamé par une partie des manifestants. Le quotidien fait preuve de pas mal de circonspection : "À l'heure des réseaux sociaux, alors que la parole n'a jamais été aussi libérée, il convient de ne pas verser dans la démocratie du 'clic', ni dans la démocratie d'opinion", prévient le journal, qui estime que le RIC "peut être l'une des traductions d'une plus grande participation populaire aux décisions, mais (que) son exercice commande d'être sérieusement encadré, balisé, maîtrisé pour éviter toute dérive démagogique".
Le Figaro , dont le site annonce aussi ce matin l’appel de plusieurs syndicats de policiers à "rester dans leurs services et à ne répondre qu’aux appels d’urgence", ce mardi. Ces syndicats réclament "un retour sur investissement" après un mois de mobilisation des Gilets jaunes et de gestion de la menace terroriste.
Un mot, avant de nous quitter, de cette initiative inédite, racontée par le Huffington Post. Le site rapporte qu’un homme suspecté d’avoir braconné, d’avoir tué illégalement des centaines de cervidés en trois ans, a été condamné aux États-Unis à visionner au moins une fois par mois le grand classique de Walt Disney "Bambi", ce dessin animé qui raconte l’histoire d’un faon dont la mère est tuée par un chasseur, durant toute l’année qu’il va passer en prison. Comme c’est cruel.
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