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L'auteur de l'attentat de Strasbourg, un fiché S condamné à 27 reprises dans trois pays

Condamné à de multiples reprises pour des vols et des violences, Chérif Chekatt était suivi depuis 2015 par les services de renseignement français à la suite de signes de radicalisation repérés en détention.

Il était l’homme le plus recherché de France. Chérif Chekatt , auteur de l’attaque mortelle perpétrée mardi 11 décembre à Strasbourg , a été abattu 48 heures après le début de sa traque. Il était déjà connu des services de police et de justice avant les faits.

Le suspect a, en effet, un long historique de délinquance   : son premier signalement remonte à   1999, lorsqu’il avait seulement 10   ans. Par ailleurs, "27   condamnations" figurent déjà à son casier judiciaire "pour des faits de droit commun commis pour la quasi-totalité en France, mais aussi en Allemagne et également en Suisse". Des condamnations "principalement pour des faits de vols et de violences", a précisé le procureur de Paris, Rémi Heitz, lors d'une conférence de presse le 12 décembre.

[#AppelàTémoins] La #Police judiciaire recherche l'individu suspecté d'être le tireur du marché de Noël de #Strasbourg. #AidezNous
⚠ Attention, individu dangereux, n’intervenez pas vous-même.
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  Police nationale (@PoliceNationale) 12 décembre 2018

Selon la presse allemande, Chérif Chekatt a ainsi écopé en Allemagne d'une peine de prison de deux ans et trois mois pour vol aggravé en   2016. Expulsé en   2017 en Suisse, il a ensuite fait un an et demi de prison à Bâle pour des cambriolages.

Avant ces incarcérations à l’étranger, l'administration pénitentiaire française avait détecté en   2015 une radicalisation et une attitude prosélyte. Chérif  Chekatt est alors fiché   "S" (pour "sûreté de l'État") pour radicalisation islamiste et fait l'objet d'un suivi de la Direction générale de la sécurité intérieure   (DGSI) .

Le secrétaire d'État à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a souligné mercredi que ce "suivi actif" par les services de renseignement était semblable à celui de "beaucoup d'autres individus qui ont pu manifester une pratique radicale religieuse en détention". Il a, en outre, précisé que l’individu n'a "pas essayé de se rendre en Syrie".

"Le spectre des fichés S a été très élargi ces dernières années", souligne par ailleurs Wassim Nasr, journaliste spécialiste des réseaux jihadistes au sein de la rédaction de France   24 . "Aujourd’hui, il y a 20   000   fichés   S en France. Parmi eux, il y en a de très dangereux mais aussi beaucoup qui ne passeront jamais à l’acte."

Au vu du profil de délinquant multirécidiviste de Chérif  Chekatt , les autorités ont été dans un premier temps très prudentes sur le caractère terroriste de l’attaque de Strasbourg. Mais le procureur de Paris a été formel   : "Le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire", a-t-il dit. "Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire employé par l'assaillant, de son profil et des témoignages recueillis auprès de ceux qui l'ont entendu crier ‘Allah Akbar’, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des faits", a-t-il précisé.

Chérif  Chekatt est donc visé par une enquête pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste, tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes".

Avec AFP