En Arménie, la coalition menée par le Premier ministre Nikol Pachinian a triomphé dimanche aux élections législatives anticipées. Ce scrutin avait été convoqué par le dirigeant réformateur pour renforcer son pouvoir.
En Arménie, Nikol Pachinian a gagné son pari. Le bloc conduit par le Premier ministre sortant a remporté les élections législatives organisées dimanche 9 décembre, selon les résultats communiqués par la Commission centrale électorale.
L'alliance électorale "Mon pas", qui comprend notamment le Parti Contrat Civil dirigé par Pachinian, est créditée de 70,4 % des suffrages selon un décompte portant sur la totalité des bureaux de vote.
Le parti d'opposition Arménie prospère (modéré) a réuni plus de 5 % des suffrages, seuil requis pour faire son entrée au parlement arménien. Le Parti républicain de l'ancien président Serge Sarkissian, qui dominait le parlement élu en 2017, n'a obtenu que 4,7 % des voix. Selon une loi arménienne, 30 % des sièges reviennent aux partis d'opposition.
Ce scrutin avait été convoqué par le dirigeant réformateur pour renforcer son pouvoir, quelques mois après son arrivée à la tête du pays grâce à un soulèvement populaire.
Mi-octobre, Nikol Pachinian a réussi une manoeuvre politique en annonçant sa démission, puis en se mettant d'accord avec les députés pour qu'ils échouent deux fois consécutivement à élire un nouveau chef de gouvernement: un prétexte pour la dissolution du Parlement et la convocation d'élections législatives anticipées.
Les prochaines élections législatives dans cette ex-république soviétique du Caucase du Sud n'étaient jusqu'alors prévues qu'en 2022.
"Après les élections, nous développerons la démocratie en Arménie et ferons une révolution économique", avait déclaré le Premier ministre aux journalistes après avoir glissé son bulletin dans l'urne à Erevan, promettant des élections "libres, équitables et transparentes".
"Nous allons enfin avoir des élections équitables"
Dans la journée, dans un bureau de vote du centre de la capitale, les électeurs exprimaient leur optimisme à l'égard du changement promis par Nikol Pachinian et ne cachaient pas leur colère face aux anciens responsables soupçonnés de corruption.
"Grâce à la révolution, nous allons enfin avoir des élections équitables. J'ai voté pour les changements positifs promis par Nikol (Pachinian)", avait expliqué à l'AFP une retraitée de 72 ans, Parzik Avetissian. "Je veux que soient mis en prison tous ces responsables corrompus qui depuis des années volaient et humiliaient les gens", avait affirmé Garnik Arakelian, un peintre de 52 ans.
Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai dernier après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors au pouvoir depuis plus de dix ans. Mais il ne contrôlait pas le Parlement, encore largement acquis au Parti républicain de l'ex-président Serge Sarkissian, raison pour laquelle, bloqué dans ses réformes, il aspirait à organiser des élections anticipées.
Avec AFP