Une centaine de lycées ont été perturbés, lundi, à travers la France. Les lycéens, qui protestent contre les réformes de l'Éducation nationale, surfent sur la mobilisation des "Gilets jaunes" pour se faire entendre
Portée par la contestation des "Gilets jaunes", la mobilisation de syndicats lycéens contre les réformes dans l'Éducation nationale a semblé prendre de l'ampleur lundi 3 décembre, avec des blocages, parfois marqués par des incidents, dans des dizaines de lycées en France.
Le ministère de l'Éducation nationale a comptabilisé lundi matin une centaine de lycées perturbés à travers le pays, avec des blocages complets ou partiels. Parmi les académies les plus touchées figurent Toulouse (une quarantaine d'établissements perturbés), Versailles et Créteil (une vingtaine dans chacune de ces deux académies).
Une voiture a été incendiée et un magasin de téléphonie pillé près d'un lycée d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où des heurts ont impliqué des dizaines de jeunes qui scandaient "Macron démission", selon des sources concordantes.
Près de 200 jeunes ont investi la rue, dont une poignée portait des gilets jaunes, a raconté une source policière. Sept personnes ont été interpellées.
Pas d'incident à Paris
Des incidents – jets de projectiles sur les forces de l'ordre, incendies de poubelles... – ont aussi éclaté dans plusieurs villes en région comme à Bordeaux, Toulouse, Pau, Limoges, Dijon ou encore Lyon. Des interpellations y ont également eu lieu.
À Paris, le rectorat relevait une dizaine de tentatives de blocage, la plupart ayant été levées rapidement. Aucun établissement n'est entièrement bloqué et six ou sept avaient un blocage filtrant, a ajouté le rectorat. Il n'y a pas eu d'incident.
Les mots d'ordre des syndicats lycéens (UNL, SGL, Fidl, etc.) qui appellent à ces blocages évoquent les réformes du bac et du lycée, ainsi que la plateforme d'accès aux études supérieures Parcoursup, qu'ils contestent. Les réformes du bac et du lycée vont, selon eux, renforcer la sélection sociale, tandis que Parcoursup, mis en place il y a un an, a introduit de la sélection à l'entrée à l'université.
Autre désaccord avec les annonces du gouvernement, la création du service national universel (SNU), qui sera testé sur quelques centaines de jeunes volontaires dès le mois de juin, avant sa mise en oeuvre à tous les jeunes d'une génération d'ici à 2026.
Avec AFP