La ministre des Outre-mer est à La Réunion pour tenter de mettre fin au blocage de l'île par les "Gilets jaunes". Des mesures spécifiques doivent être annoncées.
La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, est arrivée, mercredi 28 novembre, à La Réunion, où elle a immédiatement rencontré des "Gilets jaunes", avec lesquels elle compte "dialoguer" pendant "plusieurs jours" pour "trouver les points de sortie de cette crise".
Après avoir atterri à 10 h (7 h à Paris), elle s'est rendue sur le rond-point situé à proximité de l'aéroport de l'île où l'attendaient quelque 2 000 "Gilets jaunes", a constaté une correspondante de l'AFP.
Se disant consciente du "ras-le-bol généralisé" et de la "souffrance des gens", elle a dit souhaiter "qu'on puisse s'asseoir tous ensemble pour dialoguer et trouver les points de sortie de cette crise et ensuite reconstruire ensemble La Réunion".
"Je suis là pour écouter les Réunionnais et les Réunionnaises, je suis là pour dialoguer avec eux plusieurs jours, je suis là pour faire avec eux parce que c'est faire ensemble qui permettra à La Réunion de se relever de cette crise de plusieurs jours", a-t-elle déclaré.
Un appel au blocage total de l'île de La Réunion pour l'arrivée de la ministre circule sur les réseaux sociaux depuis lundi soir. Mais mardi après-midi, quatre gros barrages en place depuis dix jours ont été démantelés par les gendarmes mobiles après des affrontements avec les manifestants. Ces derniers ont jeté des galets en direction des forces de l'ordre, qui ont eux-mêmes riposté à coup de gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Baisse du prix des carburants annoncée par le préfet
"Est-ce que ça vaut encore le coup de parler à la ministre puisque la seule réponse du gouvernement est la répression ?", se sont ensuite interrogés plusieurs manifestants auprès de l'AFP. L’engagement d’Annick Girardin, qui doit faire des annonces concernant l’emploi et le coût de la vie, semble toutefois apprécié par les "Gilets jaunes" qui ne veulent plus du préfet pour interlocuteur.
Les revendications des "Gilets jaunes" réunionnais sont très larges : de la suppression des charges sociales à une meilleure prise en compte "des besoins des Réunionnais" en passant par la fin de l'octroi de mer.
Lundi après-midi, répondant à la demande d'Annick Girardin, le préfet a annoncé, quatre jours avant la date habituelle, une baisse du prix des carburants.
À La Réunion comme dans tous les territoires d'outre-mer, le prix maximal de vente des carburants est fixé tous les mois par le préfet. Indexé sur celui du baril, il est annoncé en fin de mois pour une application le premier jour du mois suivant. Avec 13 centimes de moins, c'est le prix du sans-plomb qui diminue le plus, passant de 1,56 euro à 1,43 euro le litre, le gazole de 1,28 euro à 1,21 euro.
Le préfet a également annoncé une série de "mesures d'accompagnement" pour les entreprises économiquement touchées par les 11 jours de mobilisation des "Gilets jaunes", notamment un échéancier pour le paiement des cotisations sociales d'octobre, novembre et décembre. Les banques locales se sont engagées à examiner avec "bienveillance" les dossiers présentés.
Avec AFP