
Des milliers de pages de l'enquête menée par l'ONU sur le meurtre de deux de ses experts en RD Congo l'an dernier ont été mis au jour, mercredi, par plusieurs médias internationaux. Ils révèlent la piste d'une implication d'agents de l'État.
Le 12 mars 2017, alors qu'ils se trouvent au Kasaï, dans le sud-ouest de la RD Congo, Michael Sharp et Zaida Catalan, deux experts de l'ONU qui enquêtent sur les violences dans la région, sont assasinés. Trois mois plus tard, la justice militaire congolaise ouvre un procès dans lequel seront accusés quatre jeunes Congolais, des miliciens Kamuina Nsapu, du nom de l'ancien chef coutumier, dont la mort, en 2016, a déclenché des violences insurrectionnelles dans la région.
Cependant, depuis septembre 2017, RFI pointe du doigt le rôle de deux agents des services de sécurité de l'État congolais, dans ce qui aurait été un guêt-apens contre les experts américain et suédois. Les documents des enquêteurs de l'ONU sur cet assassinat, dont la fuite a été révélée mercredi 28 novembre par plusieurs médias internationaux dont RFI et Le Monde, viennent corroborer cette version, ainsi que l'explique Sonia Rolley, journaliste pour RFI ayant participé au travail d'analyse sur ces documents, invitée sur le plateau de France24.