
Mohammed Jawad, l'un des plus jeunes détenus de Guantanamo, a été libéré et renvoyé en Afghanistan, son pays d'origine. Il avait été arrêté à Kaboul en 2002, âgé de 12 ans selon les autorités afghanes, de 16 ou 17 ans, selon Washington.
AFP - Mohammed Jawad, un des plus jeunes détenus de Guantanamo, a été renvoyé lundi par les Etats-Unis vers l'Afghanistan, son pays d'origine, après avoir été libéré par un juge américain le 30 juillet, a annoncé son avocat Jonathan Hafetz dans un communiqué.
"Mohammed Jawad a été libéré de Guantanamo et renvoyé en Afghanistan (lundi), mettant fin à près de sept ans de détention illégale par les Etats-Unis", a affirmé dans ce communiqué l'Aclu, la puissante organisation américaine de défense des libertés civiles qui défendait le jeune homme.
Agé au moment de son arrestation fin 2002 à Kaboul de 12 ans selon le gouvernement afghan, de 16 à 17 selon le Pentagone, Mohammed Jawad était soupçonné par les Etats-Unis d'avoir jeté une grenade sur un convoi militaire américain.
"La libération de M. Jawad représente une victoire longtemps attendue mais dans le même temps, de nombreux autres prisonniers sont toujours détenus illégalement" à Guantanamo, a déclaré M. Hafetz.
"C'est une immense victoire pour la justice et l'Etat de droit. Bien que rien ne puisse jamais remplacer ses années perdues, par bonheur, ce jeune homme remarquable est toujours assez jeune pour se construire une vie", a ajouté le commandant David Frakt, avocat militaire de Mohammed Jawad qui était poursuivi par les Etats-Unis devant un tribunal militaire d'exception pour crimes de guerre.
Alors que cette juridiction était en voie d'être abandonnée par le gouvernement américain au profit d'un tribunal de droit commun, une juge fédérale Ellen Huvelle avait déclaré le 30 juillet sa détention illégale.
Elle avait donné au gouvernement jusqu'à lundi pour libérer le jeune homme et le renvoyer en Afghanistan où l'attend sa famille.
Estimant qu'il en avait "suffisamment enduré" depuis plus de six ans à Guantanamo, elle avait rappelé combien "les preuves matérielles manquent" dans son dossier.
Un juge militaire avait déjà rejeté la plupart des éléments à charge présentés par le gouvernement américain au motif qu'ils consistaient en des déclarations, recueillies à l'époque par les autorités afghanes, sous la torture.
En 2008, un procureur du gouvernement dans ce dossier, Darrel Vandeveld avait remis sa démission de manière fracassante, en assurant que le système des tribunaux d'exception était injuste et que le dossier de M. Jawad était vide.