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La conférence pour relancer le processus politique en Libye s'est ouverte lundi à Palerme. L'homme fort de l'est du pays, le maréchal Haftar a finalement été au rendez-vous, mais sa participation à une réunion ce mardi est incertaine.

Ce sera sans lui. Même si le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye, est arrivé à Palerme en Sicile dans la soirée du lundi 12 novembre. Sa participation à la conférence internationale sur l'avenir de ce pays en proie au chaos depuis 2011, était encore incertaine lundi soir, mais mardi matin, il a annoncé son refus.

Le commandement général de l'armée nationale libyenne (ANL, autoproclamée) a démenti la participation de M. Haftar à la conférence, affirmant qu'il s'était rendu en Sicile pour "tenir des séries de rencontres avec les présidents des pays du voisinage pour discuter des derniers développemenst sur le plan national et international".

Le maréchal Haftar a été accueilli peu après 20h30, heure locale, à la Villa Igiea de Palerme par le président du Conseil italien Giuseppe Conte, après avoir laissé planer l'incertitude sur sa participation. Il a toutefois refusé de participer au dîner offert par Giuseppe Conte. "Ta contribution pour la conférence est importante", a confié Giusepe Conte au maréchal libyen avant qu'il ne quitte les lieux. L’incertitude restait totale mardi matin sur sa volonté d'assister à une réunion de travail, prévue à partir de 11h, heure lovale.

Selon son entourage, le maréchal  Khalifa Haftar, qui contrôle l'est du pays, est réticent à s'asseoir à la même table que certains des participants, qu'il considère comme des extrémistes islamistes, également invités à Palerme.

En faisant durer le suspense sur sa participation, "Haftar a déjà réussi à convaincre la conférence de Palerme de l'importance de son rôle dans tout accord potentiel […] et à renforcer sa position d'acteur clé de la crise libyenne", a estimé Mohamed ElJarh, analyste libyen.

Processus électoral prévu au printemps 2019

Enième tentative pour lancer un processus électoral et politique censé sortir le pays de l'ornière, cette conférence suit celle de Paris en mai dernier qui avait abouti à un accord sur une date, le 10 décembre, pour la tenue d'élections nationales. Les Nations unies ont toutefois annoncé jeudi que le processus électoral avait été retardé et devrait finalement démarrer au printemps 2019.

De premières réunions ont déjà eu lieu à Palerme dans l'après-midi, consacrées à la sécurité, un des thèmes forts de cette conférence, selon le président du Conseil italien Giuseppe Conte. "La sécurité est une pré-condition nécessaire pour assurer la stabilité du pays", a rappelé Giuseppe Conte dans un entretien avec le journal La Stampa publié lundi. Il a rencontré dans l'après-midi, avant le début officiel de cette conférence, l'émissaire des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé.

Comme lors du sommet de Paris en mai dernier, Khalifa Haftar a été invité autour de la même table avec le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le président du Parlement, Aguila Salah, et celui du Conseil d'Etat, équivalent d'une chambre haute à Tripoli, Khaled al-Mechri.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est attendu à Palerme, tout comme la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. "La France souhaite le succès de cette conférence", a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères.

Avec AFP