Le député Martin Fayulu a été désigné dimanche comme candidat unique à l'élection présidentielle du 23 décembre prochain en RD Congo.
Après trois jours d'intenses négociations à Genève, le député Martin Fayulu a officiellement été désigné dimanche 11 novembre comme candidat unique à l'élection présidentielle de décembre par les ténors de l'opposition congolaise. Un meeting populaire doit rapidement être organisé à Kinshasa pour "présenter le candidat".
Deux fois reportées depuis 2016, les élections du 23 décembre doivent choisir le prochain président de la République démocratique du Congo (RDC) pour succéder à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 18 ans et à qui la Constitution interdit de se représenter. Martin Fayulu affrontera l'ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, désigné candidat de la majorité par le président Kabila.
Un choix inattendu
Martin Fayulu, qui aura 62 ans le 21 novembre, est le président du parti d'opposition Engagement pour la citoyenneté et le développement.
Sa désignation, accueillie par des applaudissement et des cris de joie par une partie des Congolais présents, a surpris car Félix Tshisekedi, président du parti historique d'opposition (UDPS) était donné comme favori. "Je veux remercier l'éternel Dieu tout-puissant et les leaders de l'opposition", a déclaré le "candidat commun" de l'opposition lors d'une conférence de presse. "Moi, je ne suis qu'un porte-parole des combats pour la liberté et pour la démocratie (...) et je suis convaincu que nous allons réussir à rendre notre pays démocratique, libre et indépendant", a-t-il ajouté.
Sept ténors de l'opposition avaient fait le déplacement pour cette réunion cruciale. Mais seuls quatre d'entre eux ont été autorisés à se présenter à l'élection : Fayulu et Tshisekedi, ainsi que l'ancien président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et l'économiste Freddy Matungulu. L'ancien Premier ministre Adolphe Muzito, Moïse Katumbi, opposant en exil, et Jean-Pierre Bemba, ex-chef de guerre et ancien vice-président, étaient toutefois présents pour faire entendre leur choix.
"Nous voulons une élection sans machine à voter"
L'un des sujets de division entre les leaders de l'opposition concerne l'utilisation de machines à voter qui doivent permettre aux électeurs de choisir leur candidat et d'imprimer leur bulletin dans les bureaux de vote. Le 26 octobre, une partie de l'opposition avait marché dans les rues de plusieurs villes de RDC pour exiger l'abandon de ces "machines à tricher".
Martin Fayulu a exclu de participer à l'élection si ces machines sont mises en place, alors que Félix Tshisekedi était prêt à y participer "avec ou sans machines à voter". Interrogé sur ce point, Martin Fayulu a répondu que "la coalition (de l'opposition) poursuivra sans relâche l'abandon" de cette machine. "Le combat se poursuit, nous voulons une élection sans machine à voter", a-t-il martelé.
Avec AFP