
La visite de Donald Trump ce mardi à Pittsburgh, où 11 personnes ont été tuées dans l'attaque d'une synagogue vendredi, ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté juive. Une marche silencieuse est prévue en guise d'opposition.
Donald Trump est attendu mardi 30 octobre dans la synagogue de Pittsburgh, où 11 personnes ont été tuées ce week-end, pour se recueillir avec la communauté juive de la ville. Mais le président américain n’est pas le bienvenu pour tout le monde.
Dans une lettre ouverte adressée à Donald Trump et signée par plus de 43 000 personnes, l'association juive Bend the Arc a écrit : "Vous n'êtes pas le bienvenu à Pittsburgh tant que vous ne dénoncerez pas fermement le nationalisme blanc."
Read our demands to @POTUS after a gunman killed 11 of our brothers and sisters at #TreeOfLife #DorHadash and #NewLight in Squirrel Hill, Pittsburgh. If you are so inclined, please sign your name in support. https://t.co/pVytT2a9Sz
Bend The Arc: Pittsburgh (@bendthearcpgh) 28 octobre 2018Plus de 250 personnes comptent par ailleurs participer à une marche silencieuse pour protester contre la visite du chef de l’État, critiqué pour sa rhétorique et sa mansuétude envers les mouvances d'extrême droite.
Trump "n'est pas le bienvenu dans ma ville"
Donald Trump "n'est pas le bienvenu dans ma ville", a affirmé sur CNN Lynnette Lederman, ancienne présidente de la synagogue Tree of Life, l'accusant d'attiser la haine. "Les mots hypocrites qui sortent de sa bouche ne signifient rien pour moi", a-t-elle ajouté. "Nous avons des gens auprès de nous qui croient en nos valeurs, pas seulement les valeurs juives, et ce ne sont pas les valeurs de ce président".
Le rabbin Jeffrey Myers de la synagogue Tree of Life ("L'arbre de vie"), lui, ne partageait pas cette analyse. "Je suis un citoyen. Il est mon président. Il est bien sûr le bienvenu", a-t-il déclaré.
L’auteur de l’attaque antisémite, Robert Bowers, 46 ans, a reconnu les faits lundi devant un juge qui l'a placé en détention sans possibilité de libération sous caution. Assis dans un fauteuil roulant après avoir été blessé par balle dans un échange de tirs avec la police, il n'a répondu que par des "oui, monsieur" aux questions posées par le juge fédéral.
Selon son acte d'accusation, il a déclaré à la police qu'il voulait "que tous les juifs meurent et qu'ils étaient en train de commettre un génocide de son peuple". Il doit répondre de 29 chefs d'inculpation, dont violence par armes à feu, violation des droits civiques et crime de haine. Plusieurs de ces accusations sont passibles de la peine de mort.
Avec AFP et Reuters