Figure de la droite alsacienne, europhile et chantre de la décentralisation, Adrien Zeller est mort à 69 ans des suites d'un accident cardiaque. Le conseil régional d'Alsace doit désigner son successeur dans un délais d'un mois.
AFP - Président de la Région Alsace depuis 1996 et Européen convaincu, l'UMP Adrien Zeller est mort samedi après-midi à l'âge de 69 ans, des suites d'un "accident cardiaque", cinq semaines après un premier infarctus.
"Adrien Zeller, dont la récupération après son infarctus survenu le 14 juillet dernier se déroulait dans les meilleures conditions, a présenté un nouvel accident cardiaque dont il est décédé brutalement ce samedi après-midi, en dépit des traitements immédiatement mis en route", selon un communiqué diffusé par la collectivité.
A l'annonce de sa mort, les hommages ont afflué. Le président Nicolas Sarkozy a salué "la mémoire d'un serviteur inlassable et rigoureux de la chose publique". Le Premier ministre François Fillon a rendu hommage à "cet Alsacien passionné" et à son "engagement politique, généreux et désintéressé de chaque instant".
"Je suis très triste et très touché par le décès brutal d'Adrien Zeller. C'était non seulement un collègue mais aussi, au-delà du clivage politique, un ami", a dit Alain Rousset, président (PS) de la région Aquitaine et de l'Association des régions de France (ARF).
"Humaniste rhénan" et "président infatigable" pour le secrétaire d'Etat à la Justice et maire de Mulhouse Jean-Marie Bockel, Adrien Zeller a "oeuvré à renforcer l'amitié franco-allemande et brillé par son engagement européen", selon la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité et conseiller régional UMP de Meurthe-et-Moselle Nadine Morano.
La présidente PS de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal et son homologue francilien Jean-Paul Huchon ont aussi rendu hommage à l'élu alsacien.
M. Zeller était hospitalisé à Haguenau (Bas-Rhin) depuis un premier malaise cardiaque survenu le 14 juillet, après une réunion franco-allemande en Forêt-Noire.
Mercredi, la Région avait indiqué qu'il se remettait "progressivement et dans les meilleures conditions" de son incident cardiaque.
Son décès "est tout à fait inattendu et contraire à l'évolution de son état", a expliqué à l'AFP Bernard Stoessel, premier vice-président du conseil régional qui assurait l'intérim de M. Zeller.
Selon lui, M. Zeller avait été placé sous sédatifs et intubé après son malaise. Il avait subi ensuite quelques complications respiratoires et infectieuses qui avaient prolongé son séjour à l'hôpital.
Adrien Zeller était président de la Région Alsace sans interruption depuis 1996. Avec le président de la Région Corse, il avait été aux élections régionales de 2004 le seul président de droite à résister à la "vague rose".
Ancien secrétaire d'Etat chargé de la Sécurité sociale dans le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac (1986-1988), M. Zeller était un Européen convaincu et un chantre de la décentralisation. Ancien membre du Centre des démocrates sociaux et de l'UDF, il avait rejoint l'UMP en 2002.
Né le 2 avril 1940 à Saverne (Bas-Rhin) dont il a été maire de 1997 à 2001, cet économiste et ingénieur agronome, ancien député européen, a été administrateur principal de la Communauté économique européenne à Bruxelles de 1967 à 1973.
En 1985, il avait déposé une proposition de loi pour instauré un "revenu minimum d'existence", un RMI avant l'heure qu'il a mis en pratique à Saverne.
Dans un délai d'un mois, un vote interne au conseil régional doit désigner son successeur, a-t-on appris auprès de la collectivité. Dans l'intervalle, Bernard Stoessel continuera d'en assurer la présidence, a-t-on précisé.