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"La Manif pour tous, épisode 2"

Dans la presse, mardi 9 octobre, un canular réalisé aux dépens de plusieurs revues américaines prestigieuses, le combat de féministes japonaises pour l’ouverture des compétitions de sumo aux femmes, la remobilisation de la Manif pour tous en France. Et le cri du homard.

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Dans la presse, ce matin, l’expérience menée par trois chercheurs américains, qui ont piégé plusieurs revues scientifiques en leur fournissant des articles aux sujets absurdes.

Dans une tribune publiée par le magazine britannique The NewStatesman , Helen Pluckrose, James Lindsay et Peter Boghossian expliquent ce qui a motivé leur démarche . Ils voulaient démontrer que beaucoup de revues prestigieuses outre-Atlantique, consacrées aux questions du genre, raciales et culturelles n’ont de scientifique que le nom et sont en réalité biaisées, dominées par l’idéologie, à mille lieux de toute honnêteté intellectuelle. Comment   ? En proposant à plusieurs de ces revues une série de 20   articles totalement fumeux, dont six ont certes été immédiatement rejetés mais dont sept sont toujours en cours d’examen dans les comités de lecture et sept autres acceptés et publiés en bonne et due forme, selon ces chercheurs. Ils citent notamment un article intitulé   : "P asser par la porte de derrière   : défier l'homo-hystérie masculine et la transphobie à travers l'usage de sex-toys pénétratifs", qui soutient que si les hommes utilisent peu les sex-toys, c'est parce qu'ils craignent d'être pris pour des homosexuels ou par hostilité aux transsexuels et que donc, pour faire baisser la transphobie, il faudrait encourager cette pratique. Un article publié dans " Sexuality and Culture", qui visiblement n'a pas cillé, tout comme la revue "Gender, Place and Culture", qui n’a rien trouvé à redire à un texte sur les "réa ctions humaines à la culture du viol et performativité queer au sein des parcs à chiens de Portland, Oregon". The New York Post présente ces revues comme l’"équivalent universitaire" de ce qu’on appelle les "fake news",  une imposture institutionnalisée qui ferait vivre toute "une infrastructure professionnelle lucrative", d’après le tabloïd américain, qui estime que cette démonstration a toutefois peu de chances de provoquer une vraie prise de conscience, car "affronter les faits reviendrait à tuer la poule aux œufs d’or".

On rappelle évidemment que ce canular ne signifie pas que le racisme, l’homophobie ou le sexisme n’existent pas, comme en témoigne le combat de ces féministes japonaises, qui militent pour l’ouverture aux femmes des combats de sumo. L’Humanité rappelle l’histoire de cet art martial, lié à un ensemble de rites shintos, la religion originelle du Japon. À ce titre, il reste impensable pour beaucoup de Japonais que des femmes puissent le pratiquer, au point que la maire d’une ville de l’ouest du pays s’est vue empêchée, en avril dernier, de prononcer un discours au centre du dohyo, l’aire où se déroulent les combats, parce qu’elle est une femme. D’après l’Huma, cet incident aurait poussé Tomoko Nakagawa à devenir la porte-voix des féministes qui demandent la reconnaissance des combats féminins par l’Association japonaise de sumo, qui semble encore très loin d’accepter le principe, puisqu’elle a demandé cette année l’exclusion pure et simple des petites filles de la pratique du sumo pour "des questions de sécurité". Mais si elle souhaite voir ce sport entrer dans les disciplines olympiques, la fédération sera obligée, un jour, d’introduire la parité.

En France, les militants de la Manif pour tous, opposés au mariage pour tous, s’apprêtent à batailler de nouveau, pour empêcher, cette fois, l’autorisation de la PMA pour toutes. Le feu vert du comité consultatif d’éthique à l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires remobilise le mouvement. "La Manif pour tous remet le couvert", annonce Libération, très engagé en faveur de la PMA, et très critique envers ces militants qu’il présente comme des "réacs", des réactionnaires. "Sauront-ils mobiliser comme en 2013   ?", au moment de l’autorisation du mariage pour tous, s’interroge le journal, qui voit deux raisons aux "angoisses" de ces militants  : le fait qu’ils ont déjà essuyé "deux défaites", le pacs et le mariage homosexuel, qui n’ont pas eu les "conséquences tragiques agitées à l’époque", et une difficulté "psychologique". "La Manif pour tous brandit à tous vents l’intérêt des enfants à venir   : faisons-lui crédit de la sincérité mais quid de l’intérêt des enfants, bien réels aujourd’hui, élevés par des familles homosexuelles   ? Est-ce vraiment leur intérêt que d’être montrés du doigt publiquement comme des enfants anormaux ou bien victimes de leurs parents   ? La charité chrétienne, pour le moins, devrait inciter à y réfléchir".

Je vous propose, pour terminer, cette info du Télégramme, qui nous apprend que les langoustes et les homards sont en vérité assez bavards, et qu’ils peuvent même crier - c’est ce qu’assure un biologiste dont le travail consiste à enregistrer les sons émis par ces deux crustacés. Selon lui, la langouste "stridule", et le homard "buzze". Le monde du silence serait donc un mythe.

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