
Le bilan du naufrage du ferry dans le sud du lac Victoria, à proximité des côtes de Tanzanie, est monté à plus de 200 morts. Un survivant a pu être extrait de l'épave samedi 22 septembre, à la surprise générale.
Le bilan du naufrage du ferry MV Nyerere dans le sud du lac Victoria, en Tanzanie, ne cessait de s'alourdir samedi 22 septembre, au troisième jour des opérations de recherches, même si, à la surprise générale, un survivant a été extrait de l’épave.
"Nous déplorons, au moment où nous parlons, 218 morts et les opérations se poursuivent", a déclaré samedi soir John Mongella, le gouverneur de la région de Mwanza (nord-ouest), à la télévision publique TBC One.
L'espoir de voir évoluer le nombre de rescapés est désormais quasi nul, même si, contre toute attente, l'ingénieur du ferry a été extrait vivant de l'épave à la mi-journée, après avoir survécu pendant près de deux jours dans un compartiment du navire encore rempli d'air, a indiqué un député local.

Cercueils en bois
Les plongeurs des équipes de recherches continuaient samedi en fin d'après-midi leur travail autour de la coque qui affleurait encore à quelques dizaines de mètres à peine de l'île d'Ukara, la destination finale du ferry, sous le regard de centaines d’habitants. Le gouverneur de la région de Mwanza (nord-ouest), John Mongella, a assuré qu'un "dispositif" permettant de "retourner" l'épave ayant chaviré, et donc d'accélérer les recherches, était en chemin pour Ukara.
Sur le rivage de l'île, des dizaines de cercueils en bois avaient été alignés, attendant d'être récupérés par les proches des victimes. "Demain matin (dimanche), nous allons commencer à inhumer ici les corps qui n'auront pas encore été identifiés par des proches. La cérémonie sera présidée par le Premier ministre, Kassim Majaliwa, et les représentants des différentes confessions religieuses seront là", a souligné John Mongella.
Le MV Nyerere a chaviré jeudi après-midi à quelques dizaines de mètres à peine d'Ukara, le bilan élevé étant attribué au fait que peu de gens savent nager dans cette région du monde.
Deux versions de la catastrophe
Les témoins et les survivants ont donné deux versions de la catastrophe, mais la surcharge du navire semble d'ores et déjà en cause : le nombre de victimes additionné au nombre de rescapés – 41 – surpasse largement la capacité du bateau, établie à 101 personnes, alors que le nombre exact de personnes se trouvant à bord du bateau au moment du drame reste pour l'heure inconnu.
Selon certains, des passagers se sont déplacés vers l'avant du navire à l'approche du débarcadère, un mouvement qui pourrait avoir déséquilibré le bateau. Selon d'autres, la personne se trouvant à la barre, distraite par son téléphone portable, a raté la manœuvre d'approche et, souhaitant se rattraper, a effectué une manœuvre brutale qui a fait chavirer le ferry.
Le président tanzanien, John Magufuli, avait par ailleurs indiqué vendredi soir que les premiers éléments de l'enquête indiquaient que le capitaine du bateau ne se trouvait pas à bord, mais avait délégué ses fonctions à un subordonné sans expérience. Évoquant une "négligence", il a ordonné vendredi soir que "toutes les personnes impliquées dans la gestion du ferry" soient arrêtées. "Les responsables seront absolument punis", a-t-il promis, décrétant également un deuil national de quatre jours.
Avec AFP