
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rencontré, vendredi, à l'Élysée, Emmanuel Macron afin d'évoquer le financement de l’Agence pour les réfugiés palestiniens, en difficultés depuis le retrait des Américains.
"Nous savons qu'il y a une vision française, un intérêt de la France pour parvenir à une solution". Une semaine avant son discours à New York au Conseil de sécurité, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est venu chercher du soutien à Paris auprès d'Emmanuel Macron, vendredi 21 septembre.
Mais selon sa déclaration à la sortie de l'Élysée, le dirigeant palestinien semble avoir obtenu un engagement a minima du président français : "Nous avons échangé nos points de vue. Et j'ai présenté au président Macron tout ce qui nous concerne. Il m'a dit qu'il allait appeler le président Trump et qu'il allait lui transmettre nos messages", a ainsi déclaré Mahmoud Abbas .
Pour Gauthier Rybinski, spécialiste de politique internationale à France 24, "cela n'engage pas la France de jouer les médiateurs mais Donald Trump n'aura sans doute pas une oreille attentive aux propos d'Emmanuel Macron". Lors de leur précédente rencontre en décembre 2017, Emmanuel Macron, dans le même esprit, avait délivré à Mahmoud Abbas un "message d’amitié et de soutien".

Mahmoud Abbas plus fragilisé et isolé que jamais
Mais Mahmoud Abbas est aujourd’hui plus fragilisé et isolé que jamais, note pour sa part Armelle Charrier, chroniqueuse internationale sur France 24 : "L’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem a été une gifle magistrale, tout comme le gel d’un demi-milliard de dollars d’aide américaine, sans oublier la fin du financement américain de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens annoncé début septembre".
Mahmoud Abbas prépare la tenue d’une réunion à l’ONU consacrée à la question palestinienne, en marge des discours officiels devant l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, prévue le 27 septembre – l’allocution de Mahmoud Abbas est prévue peu avant celle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Cette réunion ministérielle coorganisée par la France, la Jordanie et la Turquie se tiendra pour lever des fonds pour l'agence UNRWA, selon une source diplomatique française.
De son côté, le dirigeant palestinien a refusé de donner des détails sur l'objectif de la réunion, se bornant à souligner "le changement radical" dans le processus de paix depuis l'entrée en fonction de l'administration de Donald Trump. Les relations entre dirigeants palestiniens et américains sont gelées depuis la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël, le 6 décembre 2017.
La tournée diplomatique de Mahmoud Abbas intervient alors que la télévision israélienne parle d’un risque d’embrasement en Cisjordanie, se basant sur des fuites provenant du cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahou. Selon les médias, le chef d'état-major, Gadi Eisenkot, a alerté le gouvernement de l'imminence d'un accès de tension dans les Territoires palestiniens, y compris en Cisjordanie occupée par l'armée israélienne. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, demande une enquête du Shin Beth sur ces fuites issues du cabinet de sécurité du Premier ministre, dont les échanges sont censés rester secrets.