![Lehman Brothers, dix ans après : une nouvelle crise est-elle possible ? Lehman Brothers, dix ans après : une nouvelle crise est-elle possible ?](/data/posts/2022/07/23/1658591088_Lehman-Brothers-dix-ans-apres-une-nouvelle-crise-est-elle-possible.jpg)
Le 15 septembre 2008, la banque Lehman Brothers se déclarait en faillite, début de la plus grave crise économique depuis 1929. Le monde risque-t-il à nouveau, comme certains le prédisent, une nouvelle période noire ? Éléments de réponse.
Le souvernir est encore dans toutes les têtes. Le 15 septembre 2008, les employés de la banque Lehman Brothers font leurs cartons, dépités parfois même en pleurs. La faillite de la banque a été prononcée quelques heures plus tôt. "Cette faillite trouve ses racines dans une succession d'évènements et notammment la crise des subprimes - ces crédits à risques et à taux variables vendus en masse pendant des années à des ménages qui n'avaient pas les moyens de les rembourser. "Le système était très complexe", rappelle Christophe Dansette, journaliste économie sur France 24.
"Ces crédits vendus à des particuliers étaient ensuite titrisés, c'est-à-dire redécoupés à des investisseurs attirés par les bonnes notes que leur donnaient les agences de notation ainsi qu'à leurs rendements élevés", a-t-il ajouté.
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La machine se grippe en 2006, lorsque le marché de l'immobilier commence à s'effondrer, et notamment par l'augmentation des taux : les ménages n'arrivent plus à rembourser. "Sans compter que les crédits étaient tellement dispersés que personne ne savait qui était rééllement exposé", ajoute Christophe Dansette. Plusieurs établissements se retrouvent alors en grande difficulté". C'est le cas de la banque Bernstein sauvée de la faillite in extremis et des deux géants américains de crédit Fannie Mae et Freddie Mac par les autorités américaines au mois d'août.
25 000 emplois sur le carreau
Lehman Brothers était la prochaine sur la liste. Mais le week-end du 12 septembre, les autorités ont décidé de la laisser tomber. Le 15 septembre, la banque d'investissements laisse une ardoise de 691 milliards de dollars et 25 000 employés sur le carreau. C'est la plus grande faillite de l'histoire.
Mais cette grave crise financière se propage dans le monde sous la crainte d'une implosion du système. Plusieurs autres établissements, comme la banque blege Dexia, Royal Bank of Scotland ou encore de l'Allemande Instone Real Estate se retrouvent en difficulté. Les États déclenchent des plans de sauvetage gigantesques. Aux États-Unis, 700 milliards de dollars sont injectés et l'Union européenne débourse environ 1 700 milliards d'euros. "Si le système ne s'effondre pas complètement, la confiance est brisée", relève Cristophe Dansette. Les banques durcissent leurs conditions d'accès aux crédits". Résultat : les ménages peinent à emprunter et la croissance chute de 4,2% en 2007 à 1,8% en 2008 et -1,7% en 2009. Le monde entre alors en récession.
"Il faut inverser la vapeur"
Les leçons de cette crise ont-elles été tirées ? Après de nombreux lors des réunions du G7, du G20 pour essayer de changer le sytsème, certaines règles ont été instaurées. En Europe par exemple, les banques ont été contraintes à augmenter leur fond propre, un fonds européens des garanties des dépôts bancaires a été crée et les contrôles sont plus drastiques (test de stabilité).
"Mais les risques d'une nouvelle crise demeure, estime Christophe Dansette, notamment parce que pour relancer l'économie, les banques ont baissé leur taux pour que les entreprises et particuliers empruntent plus. Les chiffres sont impressionnants : la dette mondiale s'élève aujourd'hui 170 000 milliars de dollars, ce qui correspond à 225% du PIB mondial". L'économie va certes mieux, mais il va falloir inverser la vapeur pour retrouver des taux plus élevés et éviter une nouvelle crise.