Le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté jeudi son plan de lutte contre la pauvreté. Plusieurs mesures ont été annoncées, dont la volonté de créer un "service public de l'insertion" et un "revenu universel d'activité".
"Ce plan de prévention et de lutte contre la pauvreté, ce n'est pas un plan de charité (...). Il s'agit de sortir de la pauvreté." Tels sont les mots employés par le président Emmanuel Macron, jeudi 13 septembre, pour la présentation de son plan anti-pauvreté au musée de l'Homme, à Paris. Ce plan, d'un montant de huit milliards d'euros sur quatre ans, était attendu en juillet dernier par les acteurs du secteur, avant d'être reporté à la rentrée.
Pour l'occasion, le président de la République a réservé quelques formules qui lui sont chères, appelant notamment les "premiers de cordées" à penser aux plus défavorisés : "N'oubliez pas les derniers de cordée", "que celui qui monte se souvienne qu'il a une corde"... Sur fond de slogan "Faire plus pour ceux qui ont moins", inscrit sur les bandes tricolores du drapeau français, Emmanuel Macron a appelé jeudi à "un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de ne plus oublier personne".
À commencer par la petite enfance. "Le cœur des inégalités se structure dans les premières années de la vie", a expliqué le président, qui entend lutter de plusieurs manières contre ce qu'il nomme "le déterminisme de tous les déterminismes" : rendre l'instruction obligatoire dès l'âge de 3 ans, réformer "en profondeur" les modes de garde des enfants de 0 à 3 ans ainsi les aides aux familles monoparentales.
"Accès plus universel à la cantine"
Emmanuel Macron a aussi appelé à "mieux protéger et garantir les droits fondamentaux des enfants" dans les domaines de l'éducation, de la santé ou encore du logement. À cette fin, il entend poursuivre sa "politique de résorbtion des bidonvilles, de lutte contre les logements insalubres et contre les marchands de sommeil". Il souhaite par ailleurs "un accès plus universel à la cantine" pour les enfants, et a annoncé "des repas à 1 euro pour les plus pauvres" ainsi qu'une "incitation financière" pour les communes les plus pauvres "pour permettre l'accès au déjeuner".
Le président de la République a par ailleurs annoncé une "obligation de formation" jusqu'à l'âge de 18 ans et une "augmentation" des propositions de scolarisation dans les "écoles de la seconde chance". Concernant les personnes dépendant de l'aide sociale à l'enfance, Emmanuel Macron se dit "pour le passage de [leur] prise en charge" jusqu'à 21 ans, contre 18 auparavant.
"Fusionner" les prestations sociales
Mais c'est certainement les "deux transformations profondes de l'action collective" qui retiendront l'attention parmi toutes ces annonces. Le président de la République a annoncé vouloir le vote d'un projet de loi "en 2020" amenant d'une part à la création d'un "service public de l'insertion", et d'autre part à la création d'un "revenu universel d'activité".
Cette double annonce doit permettre de "remettre chacun sur le chemin de l'emploi", a expliqué Emmanuel Macron. Le "service public de l'insertion" aurait pour but d'être "un même guichet simple, unique" afin de de "garantir l'universalité des droits, dont l'État est le garant", a-t-il précisé. Cela se ferait avec le concours des collectivités territoriales. Dans cette attente, le président de la République propose "une organisation partagée" avec ces dernières pour le premier trimestre 2019.
Concernant le "revenu universel d'activité", Emmanuel Macron a expliqué vouloir "rénover le système des minimas sociaux". "Aujourd'hui, le maquis des prestations (sociales) existant ne permet pas de sortir de la pauvreté", a-t-il affirmé. En "fusionnant le plus grand nombre de prestations sociales possible", le président de la République entend finalement répondre au "non-recours à un droit" social.