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Parade militaire sans missiles balistiques intercontinentaux pour le 70e anniversaire de la Corée du Nord

La Corée du Nord de Kim Jong-un a organisé, dimanche dans le centre de Pyongyang, un défilé militaire pour célébrer le soixante-dixième anniversaire du régime communiste, mais sans montrer ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).

La Corée du Nord a organisé, dimanche, une parade militaire géante pour célébrer le 70e anniversaire de la République populaire démocratique, mais s'est abstenu d'exposer ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) qui lui ont valu de multiples sanctions internationales.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a préféré mettre l’accent sur son amitié avec la Chine, en levant la main de l'émissaire du président Xi Jinping, Li Zhanshu, membre du comité permanent du politbureau du Parti communiste chinois, au moment où ils saluaient la foule massée dans le cœur de Pyongyang.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC), nom officiel du pays, a été proclamée le 9 septembre 1948, trois ans après la division de la péninsule par les États-Unis et l’URSS aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale.

Pyongyang a ait des concessions

Les grands événements rythment traditionnellement le calendrier politique de la Corée du Nord, et sont souvent l'occasion d'exhiber sa puissance militaire. Mais pour éviter de compromettre les efforts diplomatiques en cours, après la rencontre en juin à Singapour entre le président américain Donald Trump et Kim Kong-un, petit-fils du fondateur de la Corée du Nord et troisième de la dynastie régnante des Kim, Pyongyang a fait des concessions.

Alors que les missiles sont d’ordinaire point d'orgue traditionnel des défilés, seuls ont été montrés le Kumsong-3, missile de croisière antinavire et le Pongae-5, un engin sol-air. Il n'y avait aucun signe des Hwasong-14 et 15, missiles capables d'atteindre le territoire continental des États-Unis et qui changèrent la donne stratégiques lorsqu'ils furent testés l'année dernière.

"On dirait que les Nord-Coréens ont vraiment essayé de minimiser la nature militaire [de l'événement]", a commenté Chad O'Carroll, directeur du Korea Risk Group. "Il n'y a pas eu d'ICBM, d'IRBM [missiles de portée intermédiaire] dont la présence n'aurait pas été très heureuse dans cette ambiance qui veut que la Corée du Nord se soit engagée dans l'ultime dénucléarisation. Je pense que cela sera bien perçu", a-t-il ajouté.

En avril, l’autocrate nord-coréen avait déclaré que le programme d'armements nucléaires de son pays avait été parachevé et fait de la "construction économique socialiste" la nouvelle priorité stratégique.

La relation avec Pékin mise en avant

Des invitations avaient été envoyées aux quatre coins de la planète mais seul le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait répondu présent. De manière plus anecdotique, le monstre sacré du cinéma français Gérard Depardieu était également de la fête, assis en dessous de la tribune principale.

Après des années de froid dues aux essais balistiques et nucléaires nord-coréens, les relations se sont nettement réchauffées cette année entre Pékin et le régime nord-coréen, permettant à Kim Jong-un de rencontrer Xi Jinping trois fois en Chine.

Des spéculations sur une venue du chef d'État chinois chez son voisin ne se sont pas matérialisées– le dernier président à s'être rendu en Corée du Nord restant Hu Jintao en 2005. Mais d'après Chad O'Carroll, il semblerait que Pyongyang cherche à mettre en avant sa relation avec Pékin, grand protecteur et partenaire commercial de la Corée du Nord.

"Cela a des conséquences sur les négociations entre Washington et Pyongyang bien sûr car la Chine reste un acteur très important et sa présence ici avec une délégation de si haut niveau est destinée à le rappeler aux États-Unis", a-t-il dit.

Washington veut "une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" de la Corée du Nord, mais Pyongyang ne s'est engagée qu'à travailler pour une péninsule dénucléarisée, un euphémisme sujet à toutes les interprétations. Le processus patine depuis plusieurs semaines.

Avec AFP