
Le candidat de l'extrême droite à la présidentielle d'octobre au Brésil, Jair Bolsonaro, a été grièvement blessé à l'arme blanche lors d'un meeting jeudi dans le sud-est du pays. Il a été hospitalisé et une personne a été arrêtée.
Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite à la présidentielle d'octobre au Brésil, a été a été opéré d'urgence jeudi 6 septembre après avoir été poignardé à l'abdomen en faisant campagne.
L'homme politique de 63 ans a "une lésion à l'abdomen qui a été provoquée par un instrument tranchant", a annoncé l'hôpital, qualifiant son état de "stable". Les médecins ont précisé que le député avait "trois perforations graves à l'intestin" ayant provoqué une hémorragie interne. Il a subi une colostomie.
Un transfert de Jair Bolsonaro ne peut pas être envisagé "pour le moment", ont dit les médecins de cet établissement de Juiz de Fora, une ville de 700 000 habitants de l'État du Minas Gerais (sud-est), où des sympathisants organisaient une veillée.
L'un de ses fils, Flavio Bolsonaro, député de l'État de Rio de Janeiro, après avoir d'abord évoqué sur Twitter "des blessures superficielles", a ensuite admis sur son compte : "Malheureusement, c'est plus grave que nous ne le pensions. Prions pour lui".
Infelizmente foi mais grave que esperávamos. A perfuração atingiu parte do fígado, do pulmão e da alça do intestino. Perdeu muito sangue, chegou no hospital com pressão de 10/3, quase morto... Seu estado agora parece estabilizado. Orem, por favor!
Flavio Bolsonaro 177 Senador_RJ (@FlavioBolsonaro) 6 septembre 2018Un suspect de 40 ans arrêté
Un porte-parole de la police militaire du Minas Gerais a annoncé à l'AFP que le suspect, un homme de 40 ans qui a milité au sein du parti de gauche PSOL de 2007 à 2014, avait été immédiatement arrêté. Il a précisé que l'auteur de l'attaque "portait un couteau enveloppé dans un tissu".
"Il nous a dit que l'attentat avait été motivé par des raisons personnelles, que nous n'avons pas pu comprendre", parce qu’il disait aussi à certains moments qu'il avait agi ‘sur l'ordre de Dieu’", lit-on dans le rapport de la police militaire du Minas Gerais (sud-est).
Selon la reconstitution des faits, l'assaillant, Adelio Bispo de Oliveira, "est sorti de chez lui avec un couteau" pour rejoindre la marche de sympathisants. Des images tournées avec des smartphones et postées sur les réseaux sociaux montrent comment l'agresseur a attendu le moment où le candidat, porté sur des épaules de sympathisants, passait à côté de lui, pour le frapper à l'abdomen alors qu'il levait les bras.
Dans des déclarations à TV Globo, l'avocat de l'agresseur, Pedro Augusto Lima Possa, a déclaré que celui-ci l'avait assuré avoir agi "pour des motifs religieux, de type politique et également en raison des préjugés que montre Bolsonaro à chaque fois qu'il parle de race, de religion et des femmes".
Le président Michel Temer et les candidats les plus en vue pour le scrutin ont rapidement condamné l'attaque contre le député d'extrême droite. "Il est intolérable de voir que dans un État démocratique il n'est pas possible d'avoir une campagne normale", a-t-il lancé.

Bolsonaro, grand admirateur de la dictature militaire [de 1964 à 1985], habitué des dérapages racistes, misogynes ou homophobes, arrive largement en tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle (22 %), selon le premier sondage réalisé après l'invalidation de la candidature de l'ex-président Lula, jusque-là grand favori. Il serait toutefois battu facilement par la quasi-totalité de ses adversaires au deuxième tour, selon l'enquête d'opinion publiée jeudi 6 septembre.

Avec AFP