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Emmanuel Macron s'est adressé, lundi, aux ambassadeurs français réunis à l'Élysée. Le président français, qui a abordé plusieurs sujets internationaux, a insisté sur les réformes à mener en Europe et sur l'importance de l'Afrique.

Le président de la République a présenté aux ambassadeurs français, lundi 27 août à l'Élysée, sa feuille de route diplomatique pour l'année à venir. Un discours d'une heure et demi durant lequel l'accent a été mis sur l'Europe et l'Afrique.

• Faire avancer l'Europe

Emmanuel Macron a annoncé qu'il présenterait "dans les prochains mois" un projet de renforcement de la sécurité en Europe, estimant qu'elle ne peut plus reposer uniquement sur les États-Unis.

"C'est à nous aujourd'hui de prendre nos responsabilités et de garantir la sécurité et donc la souveraineté européenne", a-t-il déclaré. "Nous devons tirer toutes les conséquences de la fin de la guerre froide", a-t-il ajouté, précisant souhaiter le lancement d'une "réflexion exhaustive sur ces sujets avec l'ensemble de nos partenaires européens et donc avec la Russie".

Le président français a également réaffirmé sa volonté de réformer l'Union européenne et a de nouveau prôné "une Europe de plusieurs cercles" avec "des coopérations renforcées et une intégration plus forte" entre certains pays. "Nous avons besoin de repenser les axes stratégiques de cette Europe", a-t-il affirmé.

"Nous avons besoin de repenser les axes stratégiques de cette Europe", réaffirme @EmmanuelMacron #Macron #ConfAmbass #SemaineAmbass #Diplomatie pic.twitter.com/oce51qhQMZ

  FRANCE 24 #Politique (@PolitiqueF24) August 27, 2018

• Maintenir Assad au pouvoir en Syrie serait "une erreur funeste"

Emmanuel Macron a affirmé que le maintien au pouvoir en Syrie de Bachar al-Assad serait "une erreur funeste". "Il n’appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie (...) mais c’est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire", a-t-il ajouté.

Le chef de l'État a jugé lundi "alarmante" la situation en Syrie, où le régime "menace de créer une nouvelle crise humanitaire dans la région d'Idleb et ne montre jusqu'à présent aucune volonté pour négocier la moindre transition politique".

"Cela implique de renforcer encore la pression sur le régime et ses alliés et j'attends à cet égard beaucoup de la Russie et de la Turquie compte tenu de leur rôle et de leurs engagements pris", a-t-il ajouté.

Pour @EmmanuelMacron, le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir en #Syrie serait "une erreur funeste" #Macron #ConfAmbass #SemaineAmbass #Diplomatie pic.twitter.com/nmOdEl2MFS

  FRANCE 24 #Politique (@PolitiqueF24) August 27, 2018

• Stabiliser la Libye pour stabiliser le Sahel

La France est par ailleurs déterminée à "faire cheminer" l'accord de Paris sur l'organisation d'élections en décembre en Libye, a déclaré Emmanuel Macron, jugeant les "prochains mois décisifs" en vue d'un retour de la stabilité dans le pays, plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi.

"Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne et à l'unité du pays, c'est une composante essentielle de la stabilisation de la région", a dit le chef de l'État français.

"Les prochains mois seront à cet égard décisifs, ils nécessiteront notre mobilisation pour soutenir le remarquable travail du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies Ghassan Salamé, pour éviter toutes les tentations de division de ce pays devenu, au fond, le théâtre de toutes les influences, de tous les intérêts de l'extérieur", a-t-il ajouté. "Notre rôle, pour notre sécurité et celle de la région, est de réussir à faire cheminer l'accord de Paris décidé en mai dernier".

"La question du Sahel ne se réglera pas tant que la stabilité de la Libye ne sera pas assurée", affirme @EmmanuelMacron #Macron #ConfAmbass #SemaineAmbass #Diplomatie pic.twitter.com/bM7gapDaGn

  FRANCE 24 #Politique (@PolitiqueF24) August 27, 2018

• L'importance de l'Afrique

Pour le chef de l'État, "l'Afrique n'est pas seulement notre interlocuteur pour parler des crises qui l'affectent, elle est d'abord notre allié pour inventer les grands équilibres du monde". Emmanuel Macron a ajouté que l'Afrique devait être impliquée dans le règlement de tous les enjeux mondiaux.

.@EmmanuelMacron insiste sur "l'importance de l'Afrique pour la France" dans son discours devant les ambassadeurs #Macron #ConfAmbass #SemaineAmbass #Diplomatie pic.twitter.com/FBYOOudqJQ

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Il a également insisté sur l'importance de l'éducation, n'hésitant pas à répéter ses propos sur la démographie africaine qui avaient fait polémique il y a un an. "Qu'on me présente les femmes qui ont voulu avoir 8 ou 9 enfants !", a-t-il lancé aux ambassadeurs.

En parlant éducation, @EmmanuelMacron réaffirme ses propos polémiques sur la démographie dans certains pays africains. "Qu'on me présente les femmes qui ont voulu avoir 8 ou 9 enfants !" #Macron #ConfAmbass #SemaineAmbass #Diplomatie pic.twitter.com/z6f5oTf9Ax

  FRANCE 24 #Politique (@PolitiqueF24) August 27, 2018

• Réformer le G7 et l'Organisation mondiale du commerce

Le président français souhaite réformer le G7, qui avait affiché ses divisions en juin, et renforcer le dialogue entre ce club de pays industrialisés et la Chine, l'Inde et l'Afrique.

"Nous ne devons pas reproduire ce théâtre d'ombres et de divisions qui nous a davantage affaiblis qu'il ne nous a fait avancer", a-t-il souligné. "Je souhaite que nous puissions en renouveler les formats et les ambitions", a-t-il ajouté, alors que la France assumera la présidence tournante du G7 en 2019, après le Canada en 2018.

"Je proposerai d'ici à la fin de l'année aux autres pays membres une réforme en lien avec les États-Unis qui prendront après nous la présidence du G7 en 2020", a précisé la chef de l'État. "Nous devons, en restant un groupe cohérent porté par des niveaux de développement et d'exigence démocratiques communs, nouer un dialogue plus fort avec la Chine sur le climat et le commerce, avec l'Inde sur le numérique, avec l'Afrique sur la jeunesse", a-t-il souligné.

Emmanuel Macron a aussi proposé une rencontre entre dirigeants américains, européens, chinois et japonais en novembre à Paris, pour travailler à la réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Cette réunion se tiendrait en marge de la célébration du centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 et de la fin de la Première Guerre mondiale, à laquelle la France a convié quelque 80 chefs d'État et de gouvernement.

Les règles du commerce mondial ne sont pas efficaces, a dit le président. "Mais y répondre par l'unilatéralisme absolu et la guerre commerciale est la moins bonne des réponses", a-t-il ajouté, une allusion aux mesures unilatérales prises par les États-Unis contre certains de leurs alliés et la Chine.

Le groupe de travail États-Unis-Union européenne-Chine-Japon dont il souhaite la création devra "clarifier les règles existantes, améliorer le règlement des différends, adopter une régulation plus efficace".