En France, 30 % des 12 000 ponts que compte le réseau routier non concédé à des sociétés privées sont à réparer, et 7 % d'entre eux présentent même un "risque d'effondrement" à terme, selon un récent audit demandé par le gouvernement français.
Après l'effondrement partiel du viaduc Morandi, près de Gênes, qui a fait au moins 39 morts, la question de l'état des ponts se pose en Italie... mais aussi en France. Un récent audit demandé par le gouvernement français indique que près d'un tiers (30 %) des 12 000 ponts que compte le réseau routier français – hors concessions aux sociétés privées – sont à réparer. Pire, 7 % d'entre eux présentent même un "risque d'effondrement".
La dégradation des chaussées et des ouvrages d'art est jugée "préoccupante", et le réseau routier français, qui s'étend sur 12 000 km, s'ajoutant aux 9 000 km d'autoroutes concédées, est pour sa part qualifié de "vieillissant et dégradé". Une situation d'autant plus inquiétante qu'en moyenne, un pont "n'est réparé que 22 ans après l'apparition des premières dégradations", relève le document.
En l'état actuel, si rien n'est fait, 62 % des chaussées seront "très dégradées" en 2037, souligne cet audit, censé aider le gouvernement à préparer le budget de la programmation des infrastructures. Plus globalement, le rapport indique que 17 % des routes nationales étaient gravement endommagées en métropole en 2016, contre 14 % dix ans plus tôt, soit 2 040 km au total.
1,3 milliard d'euros par an pour l'entretien du réseau
À l'origine des dégradations, les hivers rigoureux et les intempéries, qui provoquent l'arrachement des couches superficielles des routes, et un trafic élevé avec des pointes de trafic supérieures à 30 000 véhicules par jour sur certaines portions.
"Si les voies ne sont pas réparées à temps, l'eau s'infiltre et attaque la structure de la chaussée" indique l'audit réalisé par Nibuxs et IMDM, deux sociétés de conseil spécialisées dans les infrastructures. Le rapport d'audit n'a pas été rendu public, mais une synthèse a été mise en ligne sur le site du ministère de la Transition écologique, qui chapeaute les Transports. Le document estime à 1,3 milliard d'euros en moyenne par an les dépenses annuelles à prévoir pour l'entretien et la remise en état du réseau.
Cet année, le budget prévoit 800 millions d'euros, soit 100 millions d'euros de plus qu'en 2017. "L'entretien, c'est notre priorité, ça se traduit dès le budget 2018 et ça se traduira pendant plusieurs années", a assuré mercredi 15 août sur France Info la ministre des Transports Élisabeth Borne. La ministre a aussi rappelé sa volonté de présenter "à la rentrée" une loi de programmation des infrastructures.
Avec AFP