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Excédé par les critiques, Donald Trump a révoqué l'habilitation secret défense d'un ancien chef de la CIA, proche de Barack Obama, John Brennan. "Un abus de pouvoir" dénonce l'intéressé.
Le président américain Donald Trump a révoqué l'habilitation secret défense de l'ancien chef de la CIA, John Brennan, un ex-proche conseiller du président démocrate Barack Obama fréquemment critique envers le milliardaire républicain.
Un accès à des informations sensibles et confidentielles
Cette habilitation, dont la révocation a été annoncée mercredi 15 août par la porte-parole de l'exécutif Sarah Sanders, donne aux hauts responsables qui en bénéficient accès à des informations sensibles et confidentielles, même après avoir cessé leurs fonctions.
Dans un communiqué lu par Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche. Donald Trump justifiait sa décision par "les risques faisant courir la conduite et le comportement erratiques" de John Brennan. "Historiquement, les anciens chefs du renseignement et des agences de sécurité étaient autorisés à conserver un accès aux informations classées secret défense", a-t-elle rappelé, en soulignant que cette tradition est désormais remise en cause. "John Brennan a des antécédents qui jettent un doute sur son objectivité et sa crédibilité", a assuré la porte-parole.
John Brennan a réagi en évoquant une décision "faisant partie d'une volonté plus large de supprimer la liberté d'expression et de punir les critiques". L'ancien patron de la CIA a condamné un "abus de pouvoir" du président américain.
Trop critique, John Brennan victime de Trump
This action is part of a broader effort by Mr. Trump to suppress freedom of speech & punish critics. It should gravely worry all Americans, including intelligence professionals, about the cost of speaking out. My principles are worth far more than clearances. I will not relent. https://t.co/TNzOxhP9ux
John O. Brennan (@JohnBrennan) 15 août 2018"Si les habilitations secret défense venaient à devenir un outil politique dans les mains d'individus comme Donald Trump, cela enverrait je pense un message très inquiétant aux membres actuels du gouvernement, peut-être aux anciens responsables qui bénéficient toujours de leur habilitation, ainsi qu'à la prochaine génération de professionnels du renseignement et de la sécurité nationale", a déclaré Brennan sur MSNBC.
D'autres responsables sur la sellette
Patron de la CIA de 2013 à 2017, John Brennan reste une voix respectée sur l'échiquier politique américain, se montrant en même temps peu avare de critiques envers Donald Trump.
En juillet 2018, il avait éreinté le locataire de la Maison Blanche après sa rencontre à Helsinki avec son homologue russe Vladimir Poutine, au cours de laquelle le milliardaire américain avait adopté une posture conciliante vis-à-vis du maître du Kremlin. "Non seulement les propos de Trump étaient imbéciles, mais il est totalement dans les mains de Poutine", avait-il tweeté.
John Brennan critique Trump en Russie
Donald Trump’s press conference performance in Helsinki rises to & exceeds the threshold of “high crimes & misdemeanors.” It was nothing short of treasonous. Not only were Trump’s comments imbecilic, he is wholly in the pocket of Putin. Republican Patriots: Where are you???
John O. Brennan (@JohnBrennan) 16 juillet 2018La porte-parole de la Maison Blanche a précisé que le président américain envisageait de retirer leur habilitation à d'autres anciens hauts fonctionnaires de l'ère Obama, dont l'ex-chef de la police fédérale, James Comey, devenu sa bête noire.
Une même révocation pourrait être appliquée à James Clapper, directeur du renseignement jusqu'à début 2017, ainsi qu'à Michael Hayden, ex-patron de l'Agence nationale de sécurité (NSA) puis de la CIA.
Sont également menacés Susan Rice, qui était conseillère en sécurité nationale de Barack Obama, et Andrew McCabe, ancien adjoint puis directeur par intérim du FBI jusqu'en août 2017. Tous ont ouvertement critiqué le président républicain depuis sa prise de fonctions en janvier 2017.
Avec AFP