![La demande de remise en liberté de Tariq Ramadan rejetée en appel La demande de remise en liberté de Tariq Ramadan rejetée en appel](/data/posts/2022/07/23/1658585782_La-demande-de-remise-en-liberte-de-Tariq-Ramadan-rejetee-en-appel.jpg)
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé mercredi le rejet d'une demande de remise en liberté du théologien Tariq Ramadan, en détention provisoire depuis le 2 février dans le cadre d'une enquête pour viols.
Tariq Ramadan reste en prison. La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi 8 août le rejet d'une deuxième demande de mise en liberté du théologien de 55 ans, a appris jeudi l'AFP. L'intellectuel musulman, figure populaire et controversée de l'islam en Europe, est en détention provisoire depuis six mois pour deux accusations de viols qu'il conteste vigoureusement.
Après le rejet en mai d'une première requête, sa défense avait déposé une nouvelle demande le 19 juillet dans la foulée d'une confrontation avec sa première accusatrice, Henda Ayari, dont le témoignage sur le lieu et la date du viol présumé a été mis à mal par les investigations.
À l'appui de sa demande, la défense de Tariq Ramadan avait invoqué de nouveau son état de santé - il souffre d'une sclérose en plaques dont le traitement a été jugé compatible avec son incarcération à Fresnes, dans le Val-de-Marne, - et pointé du doigt les "incohérences" et "invraisemblances" des plaignantes.
La défense proposait, outre la remise de son passeport suisse et une résidence sous contrôle judiciaire en région parisienne, de verser une caution de 300 000 euros.
Une quatrième femme a déposé plainte pour viol contre lui en Suisse
Fin juillet, les trois juges d'instruction en charge de l'enquête puis le juge des libertés et de la détention ont rejeté cette demande, et la défense de Tariq Ramadan avait formé un recours, examiné mercredi par la chambre de l'instruction, à huis clos et en l'absence de l'intellectuel.
Pour justifier leur décision, les juges ont notamment invoqué le report au 18 septembre d'une confrontation prévue initialement le 18 juillet entre Tariq Ramadan et sa deuxième accusatrice, surnommée "Christelle", en raison de l'état de santé de cette dernière.
"Les juges ont refusé cette mise en liberté au motif de la défaillance opportune de la partie civile, qui agit délibérément pour maintenir artificiellement un motif de détention", a réagi auprès de l'AFP Me Emmanuel Marsigny, avocat de l'islamologue. "Rendez-vous le 18 septembre, sauf si la partie civile se dérobe encore", a-t-il poursuivi.
La fille de Tariq Ramadan, Maryam, a réagi sur Twitter en estimant que son père était "un prisonnier politique".
Malgré les nouveaux éléments de l’enquête notre appel a été rejeté: totale incompréhension de la façon dont les juges gèrent ce dossier. @TariqRamadan est un prisonnier politique. #FreeTariqRamadan
Maryam Ramadan (@BintBattuta13) 9 août 2018Une troisième femme en France, Mounia Rabbouj, a, elle aussi, porté plainte contre Tariq Ramadan pour viols. Dans ce volet, l'intellectuel est pour le moment placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté et les investigations se poursuivent.
Le théologien, qui nie toute agression, a reconnu avoir eu une relation extraconjugale avec Mounia Rabbouj, ancienne escort-girl et protagoniste du procès pour proxénétisme de l'hôtel Carlton aux côtés de l'ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn. En garde à vue, l'islamologue a reconnu avoir rencontré Henda Ayari et "Christelle" en public, une seule fois chacune, mais a nié tout rapport sexuel avec elles. En Suisse, une quatrième femme a déposé plainte pour viol contre lui.
Avec AFP