Le président vénézuélien est sorti indemne d'un attentat commis contre lui, samedi, à Caracas avec plusieurs drones chargés d'explosifs, a indiqué le ministre de la Communication. Nicolas Maduro a directement mis en cause le président colombien.
Un mystérieux groupe rebelle composé de civils et de militaires a revendiqué un attentat, qui aurait visé samedi 4 août le président vénézuélien Nicolas Maduro, selon un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
"Il est contraire à l'honneur militaire de maintenir au gouvernement ceux qui ont oublié la Constitution et ont fait de la fonction publique une manière obscène de s'enrichir", dénonce le texte signé par le "Mouvement national des soldats en chemise". "Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", poursuit le communiqué.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé son homologue colombien Juan Manuel Santos d'être responsable d'un attentat contre lui samedi à Caracas, commis selon les autorités vénézuéliennes avec des drones chargés d'explosifs.
"Aujourd'hui on a essayé de m'assassiner", a déclaré Maduro lors d'une intervention radio-télévisée, ajoutant : "Un objet volant a explosé devant moi, une grande explosion". Selon lui, "une seconde explosion" a ensuite eu lieu.
Six "terroristes" ont été arrêtés, a annoncé dimanche dans la soirée le ministre de l'Intérieur. "Nous avons jusqu'à présent six terroristes et tueurs à gages arrêtés, plusieurs véhicules saisis ; des perquisitions ont eu lieu dans divers hôtels de la capitale, où des preuves accablantes ont été découvertes", a déclaré le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol, à propos de ces interpellations, annoncées dès samedi soir, mais dont ni le nombre, ni les circonstances n'étaient connus.
"Abrite-toi, abrite-toi !"
Samedi, les Vénézuliens ont pu voir Nicolas Maduro, en direct à la télévision gouvernementale, interrompre son discours. En pleine allocution, après une détonation, Maduro, son épouse Cilia Flores et les hauts gradés qui les entouraient sur une estrade ont regardé vers le ciel, l'air surpris et inquiet. "Abrite-toi, abrite-toi !", lance alors un membre de l'escorte présidentielle à Maduro, qui répond : "Allons à droite !"
Après quoi la caméra a montré plusieurs centaines de soldats en train de rompre soudainement les rangs et de se mettre à courir sur l'avenue où se déroulait l'événement, dans une certaine confusion. La télévision d'État a ensuite coupé la retransmission.
Des photos diffusées ultérieurement sur Internet montrent des soldats escortant le président en le protégeant à l'aide de boucliers, et un militaire à la tête ensanglantée.
"Je n'ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat", a assuré Maduro. À Bogota, le gouvernement colombien a catégoriquement rejeté cette accusation, la qualifiant d'"absurde".
Maduro a également mis en cause des personnes vivant selon lui aux États-Unis. "Les premières investigations nous indiquent que plusieurs des financiers [de l'attentat] vivent aux États-Unis, dans l'État de Floride. (...) J'espère que le président Donald Trump est disposé à combattre les groupes terroristes", a-t-il ajouté.
Dans le même discours, Maduro a promis une "punition maximale" à l'encontre des auteurs de l'attaque. "Il n'y aura pas de pardon", selon lui.
"Washington n'est en rien impliqué dans l'incident survenu à Caracas samedi et dénoncé par le président vénézuélien Nicolas Maduro comme une tentative d'assassinat", a affirmé dimanche le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton. "Je peux dire catégoriquement qu'il n'y a eu absolument aucune participation du gouvernement américain là-dedans", a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News.
Le gouvernement espagnol a de son côté condamné "tout type de violence à des fins politiques", se contentant de qualifier de "faits violents" la tentative d'assassinat que le président du Venezuela affirme avoir subi.
Avec AFP